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dimanche 7 novembre 2021

La pièce de monnaie. Côté pile, côté croix?

 

Explication pile ou face.

 32ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B

Lectures de la messe
Première lecture « Avec sa farine la veuve fit une petite galette et l’apporta à Élie » 1 R 17, 10-16
Psaume Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur ! Ps 145 (146), 6c.7, ...
Deuxième lecture « Le Christ s’est offert une seule fois pour enlever les péchés de la... He 9, 24-28
Évangile « Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » Mc 12, 38-44

 Introduction

Chères sœurs, chers frères, merci à tous de venir célébrer ce 32ème dimanche du temps ordinaire. Nous approchons de la fin de l’année liturgique. Le Seigneur nous demande aujourd’hui de mettre notre foi en lui , de lui faire pleinement confiance, comme ces deux pauvres veuves, celle de Sarepta et celle que Jésus montre en en exemple dans le Temple. Nous ne pouvons nous contenter dans la perspective de notre rencontre avec lui, d’en rester aux apparences et aux démonstrations publiques dans le but de se faire remarquer. Pour entrer dans le Royaume ce n’est pas à un aéropage de flatteurs qu’il faut plaire, mais bien au Seigneur qui veut être aimé de toutes nos forces et de tout notre cœur. En célébrant la messe de funérailles de l’abbé Nicolas Bessire, vendredi, la chorale et une soliste ont interprété un Chema Israël qui me l’a rappelé… Écoute, Israël, l'Éternel, notre Dieu, l'Éternel est UN. Béni soit à jamais le nom de Son règne glorieux. Tu aimeras l'Éternel ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force… Le Seigneur veut être aimé en Esprit et en vérité, sans partage.

Oui, Seigneur, mon Dieu et mon salut, que ma prière parvienne jusqu’à toi ; entends-moi qui t’implore. Que mon âme puisse chanter la louange du Seigneur.

Chers sœurs, chères frères,

Émouvantes lectures que celles d’aujourd’hui : Cette pauvre veuve a mis dans le trésor du Temple, en offrande, tout ce qu’elle possédait pour vivre. Le parallèle est patent avec cette autre veuve qui donne à Elie tout ce qui lui reste pour vivre, à elle et son fils. En préambule, vous me permettez de relever que l’état de veuve est aussi un signe pour ceux qui ont le bonheur et la charge de vivre dans le sacrement de mariage. Les religieux se sont donnés totalement au Seigneur et ils sont un signe de l’union personnelle à Dieu qui sera le lot de tous. Celles et ceux qui ont perdu leur époux ou leur épouse sont aussi un signe aussi de la bienheureuse rencontre à laquelle nous sommes invités. Nous nous retrouverons en lui et aucune part de notre amour ne sera perdue.

Quels sont les sentiments qui nous habitent en entendant ces 2 lectures ?

Quel contraste avec le refrain du psaume si nous en faisons une lecture rapide :  Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur !  Quel étrange comportement, presque brutal, de la part du Seigneur et de son prophète ! Il fait une sorte de test qui conduisent ces deux femmes au-delà d’elles-mêmes et des frontières de ce qui est humainement raisonnable. Une femme qui a un enfant fera tout ce qu’elle pourra pour le préserver et sauver sa vie le plus longtemps possible, jusqu’à se sacrifier elle-même, Voilà cependant qu’elle écoute cet étranger et se fie à sa promesse. Elle se trouve au pays des phéniciens. Des deux côtés, au Temple et à Sarepta en Phénicie, il y a une précarité et la perspective d’une mort qui paraît proche. Ces situations contraignent à faire face à ce qu’on appelle les fins dernières et à se positionner.

Un questionnement très classique sur l’opportunité de l’option pour Dieu a été formulée par Pascal dans son fameux pari. Je ne vais pas vous le relire in extenso (surtout en ancien français), simplement un passage :  « Dieu est, ou il n'est pas. » Mais de quel côté pencherons-nous ? La raison n'y peut rien déterminer : il y a un chaos infini qui nous sépare. Il se joue un jeu, à l'extrémité de cette distance infinie, où il arrivera croix ou pile (face ou pile). Que gagerez-vous ? (Que parierez-vous ?)... Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter. »

Parier sur l’existence de Dieu est une option. Aujourd’hui on recherche aussi des traces du commencement du monde, de la cosmologie. Écrit par des gens très sérieux, un bouquin tout récent : Dieu, la science, les preuves, essaye de nous faire comprendre très sérieusement, à nous, pauvres mortels, que la mort thermique de l’univers est programmée pour les 10 puissance 100 années à venir. 100 zéros c’est énorme. Nous n’y arriverons pas et verrons certainement cela de haut, si la résurrection ne se produit pas avant. Il est dit que l’on peut aussi remonter à l’origine de la création jusqu’à 10 puissance -24, ce qui nous réjouit. Il y a eu un commencement et la matière n’est pas éternelle. Impossible donc de parier sur elle et sur le matérialisme. Beaucoup de physiciens ont payé très cher leurs positions nous lit-on.

Tout cela est passionnant et apporte de l’eau à notre moulin, mais ce qui intéresse surtout le Seigneur d’après nos lectures, c’est notre foi en lui. Il paraît nous regarder de manière émerveillée, nous observer avec amour, pour voir si nous oserons effectuer une sorte de saut vers l’inconnu en nous fiant à ce qu’il nous dit dans notre cœur. Oserons-nous prendre le risque, comme le font des enfants, de se précipiter dans les bras de leurs parents et de se faire rattraper au vol. Il le fait alors que nous nous trouvons parfois comme ces deux veuves, dans des situations dramatiques. Combien tu es grand et mystérieux, Seigneur ! On croirait parfois que tu nous transformes en quelque sorte en athlètes de la foi et de la confiance en toi. Mais tu nous donnes toujours un peu de lumière pour avancer.

Devant les merveilles de la création, notre âme ne peut que chanter les merveilles du Seigneur. Marie l’a fait après l’Annonciation, à la Visitation lors de son Magnificat. Elle a exulté de joie en Dieu son Sauveur. Mais tout restait à faire, c’était le commencement du pèlerinage qui conduisait à la résurrection de Jésus. Il a voulu rester caché sous le voile de son humanité. Il l’est resté dans nos épreuves, mais faisant ainsi mystérieusement justice aux opprimés ; donnant le pain aux affamés, déliant les enchaînés, ouvrant les yeux des aveugles, redressant les accablés, soutenant la veuve et l’orphelin. Il est venu habiter en nous et donner du sens à notre vie, à notre vécu. Il l’a révélé.

Tout commence pour chacun par ce saut dans l’inconnu, ce saut de la foi, conduits par cette mystérieuse certitude qui nous permet de donner notre oui , pour mettre nos pas dans ceux du Seigneur.

L’épitre aux Hébreux nous met en perspective, le retour du Christ et la fin des temps. Nous approchons de la fête du Christ-Roi de l’Univers et de la fin de l’année liturgique. La Toussaint et le retour de l’hiver nous rappellent ce qu’il en est plus concrètement. Comment retrouver la lumière et de la lumière ? Nous le pouvons dans notre cœur, en parcourant l’Écriture. Nous sommes un perdus, certainement émus, en plein saut dans la foi. Nous cherchons des lumières, des conseils, des partages d’expérience. Même aidés notre expérience, notre recherche ne peut qu’être personnelle. Mais nos ailes, elles sont bien faibles pour nous porter. Une parabole de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus nous fera du bien : "Ah! pour toi, je le sais, les Saints ont fait des folies, ils ont fait de grandes choses puisqu’ils étaient des aigles... Jésus, je suis trop petite pour faire de grandes choses... et ma folie à moi, c'est d'espérer que ton Amour m’accepte comme victime... Ma folie consiste à supplier les Aigles mes frères, de m'obtenir la faveur de voler vers le Soleil de l'Amour avec les propres ailes de l'Aigle Divin”

En conclusion, pour nous aider encore, une citation du pape François invitant à la compassion pour des malades, et nous le sommes un peu tous, au moins dans un repli de notre cœur, dans ce vol ou ce saut vers Lui : Le Cœur de Jésus bat pour nous et les battements de son cœur disent toujours ces mots : "Courage, courage, n'aie pas peur, je suis là !". Courage soeur, courage frère, ne te décourage pas, le Seigneur ton Dieu est plus grand que tes maux, il te prend par la main et te caresse, il est près de toi, il est compatissant, il est tendre. Il est votre réconfort. Notre-Dame porte du ciel, tiens-nous grande ouverte la porte du paradis. Amen.

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