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dimanche 9 juillet 2023

Histoire de repos et d'ânes

 

Source

9 juillet 2023 - dimanche, 14ème Semaine du Temps Ordinaire — Année A

Lectures de la messe

    Première lecture « Voici ton roi qui vient à toi : il est pauvre » Za 9, 9-10

    Psaume Mon Dieu, mon Roi,

    je bénirai ton nom toujours et à jamais !  ou :  Alléluia ! Ps 144 (145), 1-2, 8...

    Deuxième lecture « Si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous... Rm 8, 9.11-13

    Évangile « Je suis doux et humble de cœur » Mt 11, 25-30


« Moi, je vous procurerai le repos. »

Chers Frères et Sœurs,

Quelle belle entrée en matière pour cette période de vacances, qui débute pour la plupart, que ce thème du repos. Le mot revient à deux reprises dans notre Évangile. Le mot grec anapausis (un verbe dans le texte) signifie : interruption, cessation de travail ou d'affaires, relâche, arrêt, pause, repos, récréation. Il est à l’origine du mot « pause ».

Le Seigneur dans l’Évangile, invite à un repos bien particulier. Notre péricope se déroule juste après la mort de Jean-Baptiste. Le Seigneur dans le passage qui précède a vitupéré contre ceux qui n’ont pas reçu la parole de Jean, il a réagi avec force envers ceux qui ne l’ont pas reçu et ne le reçoivent pas lui-même. Il a pourtant pris habituellement un ton plus modéré dans son annonce de la Bonne Nouvelle. Une prédication énergique peut réveiller. Mais ce n’est pas le cas pour ceux qui sont endurcis en profondeur ou qui sont fragiles. Les parents en éduquant leurs enfants savent de quoi il en retourne. Il faut alterner la manière de se faire comprendre, gentillesse et parfois gronder. Les cœurs de certains de ceux qui entendaient Jésus et ne voulaient pas l’écouter s’attirent une mise en garde. Accueillir la parole du Seigneur, c’est l’accueillir en soi, lui, vouloir la vie et participer à une sorte de coalition de l’amour avec lui. Il vient pour dilater notre cœur et y prendre sa place. Il nous a créés pour habiter en nous. Il veut demeurer chez nous pour que s’y établisse un dialogue d’amour dans l’adoration.

Comment l’accueillir ? La première lecture nous a donné une image qu’on ne peut qu’apprécier :  « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux. » Elle nous présente la réception dans la joie d’un roi dans sa ville… avec toutes ces jeunes femmes qui lui font la fête. C’est très oriental, il est facile de se faire une image de cet accueil et d’imaginer les taux de dopamine monter devant toute cette jeunesse qui dansait. Le passage de l’épître nous fait penser à l’entrée de Jésus à Jérusalem. Il est lu le jour des rameaux. Il entre dans la Ville Sainte pour se rendre dans la Maison de son Père. Mais c’est le refus et la mort de Jésus. Les premiers chrétiens y ont vu la cause de la destruction de Jérusalem et du Temple.

Pourtant Jésus a voulu entrer en roi de paix non sur un cheval de guerre, mais sur un ânon. Le signe donné est celui d’un roi pacifique qui vient et se laisse approcher, un  roi doux et humble de cœur. S’il monte un ânon, son fardeau ne peut qu’être léger. Nous penserions même à un petit enfant. Il vient en voulant toucher les cœurs. C’est par ce moyen et non par la force et la violence qu’il veut que s’établisse son royaume. Il est intéressant de voir qu’il y a un jeu de mots dans l’adjectif qui accompagne le mot joug. Maurice Zundel traduit par « mon joug est secourable ». Le mot en grec dans le texte est chrestos qui signifie : bon doux et facile. Si vous changez une lettre, le mot devient christos, celui qui est oint, le Christ. Un auteur ancien utilise ce terme de chrestos pour désigner Jésus.

Mais où se trouve la vraie Maison de son Père ? Nous répondrons sans aucun hésitation : « Au Ciel. », en référence au Notre Père. N’y-a-t-il pas toutefois une autre forme de ciel, un autre ciel, dans le cœur de chacun de nous où Dieu veut venir habiter ?

Il vient humblement à notre rencontre par sa parole, il se fait tout petit et léger pour venir habiter chez nous et en nous. Il s’adresse à ceux qui le recherchent simplement et humblement, par une parole qui touche les cœurs.

Il vient avec un enseignement. Il ne vient pas pour ne rien dire et manger simplement ce que nous lui servons en silence, il vient parler avec nous. Il vient même pour nous servir et se donner à nous en nous transformant. Il vient chez nous avec son Père avec et par l’Esprit-Saint. Nous l’invitons et c’est lui qui nous invite à sa table, comme dans la fameuse représentation de la Trinité.

Saint Paul a essayé de nous le faire comprendre. L’Esprit a tout un travail à accomplir en nous pour y aménager la demeure de Dieu et nous ressusciter au dernier jour. Ses mots sont un peu rudes à notre oreille : « Vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous celle de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Si, par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez. » Le Seigneur vient aménager sa demeure en nous et c’est une sorte d’architecte d’intérieur spirituel qui se présente à notre porte pour venir travailler. Il veut en faire une demeure digne de lui.

Ce temps de vacances nous donne l’occasion d’accueillir en nous celui qui vient nous visiter. Nous pouvons essayer de nous mettre un peu plus à son écoute, puisque nous sommes moins stressés par nos obligations quotidiennes. Il viendra certainement nous visiter par les rencontres que nous allons faire. Nous sommes aussi ses témoins ne l’oublions pas. Laissons les chevaux de combat, et tout notre arsenal à l’écurie pour aller dans la simplicité et le contact personnel à la rencontre de ceux que nous accueillerons cet été, de l’apéro aux promenades et même à la pétanque.

Le petit âne transporte à lui seul un véritable trésor. Ils sont très sympathiques ces petits ânes lorsqu’on en voit, de toutes les couleurs maintenant… Les enfants les apprécierons certainement, bine qu’ils soient parfois un peu têtus.

Si vous partez en vacances, n’oubliez pas d’aller rencontrer aussi le Seigneur dans les églises locales qui sont sa demeure. C’est l’occasion d’admirer des constructions et d’y lire le témoignage de la foi de ceux qui nous ont précédés. Même les pierres parlent à ces occasions-là. J’aime beaucoup me rappeler la parole du Seigneur dans Saint Luc : « Je vous le dis : si mes disciples se taisent, les pierres crieront. » Les pierres vous annonceront l’Évangile.

Marie a fait de nombreux pèlerinages, allez aussi vers elle dans les églises, sanctuaires et communautés locales. Vous pouvez même prendre l’excuse de trouver un peu de fraîcheur dans sa maison. Bonnes vacances. Amen


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