Lectures de la messe
Première lecture« Je ferai germer pour David un Germe de justice » Jr 33, 14-16
Psaume Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme, vers toi, mon Dieu.Ps 24 (25), 4-5ab, 8...
Deuxième lecture« Que le Seigneur affermisse vos cœurs lors de la venue de notre Seign...1 Th 3, 12 – 4, 2
Évangile« Votre rédemption approche » Lc 21, 25-28.34-36
Intro : Chers frères et sœurs,
En ce premier quart de siècle, c’est la 4ème fois que le 1er dimanche de l’Avent tombe un premier décembre. Noël qui survient à une date fixe le 25 décembre s’inscrit donc dans une perspective de vacances avec ponts au pluriel. Nous entrons dans l’année C, alors bonne année liturgique à tous ! Sa particularité est de centrer la liturgie sur L’Évangile selon Saint Luc, l’Evangile de la Miséricorde. Les commentaires ne sont pas très nombreux pour les amateurs, mais il y en a. L’Avent revient avec sa traditionnelle étymologie adventus, avènement qui rappelait l’entrée de l’empereur dans une grande ville ou à Rome et sa 1ère bougie de la couronne, qui a une racine oecuménique. Elle symbolise le pardon accordé à Adam et Eve. Ils mourront sur la terre, mais il vivront en Dieu.
Nous-mêmes, confions-nous donc à la miséricorde du Seigneur. Reconnaissons que nous avons péchés. etc...
Après cette lecture, vous êtes en droit de vous demander, mais qu’est-ce que le Père Dominique a fait ? Un tête à queue liturgique ? Il s’est trompé de pages et il nous ramène avant la fête du Christ Roi avec les mêmes scénarios de catastrophes apocalyptiques. Le rectificatif est simple et lui aussi rituel. Les premières semaines de l’Avent, jusqu’au 16 décembre, sont centrées sur les oracles du prophète Isaïe annonçant le Messie. À partir du Jeudi de la 2e semaine jusqu’au 16 décembre, Jean-Baptiste fait son apparition dans les Évangiles quotidiens et nous découvrons son rôle dans l’histoire du salut. Et puis, c’est la semaine préparatoire à Noël, du 17 au matin du 24 décembre. Nous voilà rassurés et moi excusé.
Nous sommes invités par le Seigneur avec des paroles et des images fortes à nous tenir prêts pour son retour. Les images de l’apocalypse synthétisent l’attente et la réalisation du salut pour toute l’humanité. Qu’est-ce qu’attendre, comment être ce veilleur représenté comme une image des moines… ou ces soldats qui patientent stoïquement en certains lieux, bravant le froid, la chaleur, le vent et la pluie en devant rester sérieux devant les défilés de touristes qui essayent de les distraire. Une des questions sur lesquelles nous pourrions nous arrêter : Est-il légitime d’être un disciple touristique à la suite du Christ ? On peut le faire avec le sourire, vivre l’Avent avec le sourire. Une personne a eu la gentillesse de m’offrir un calendrier de l’Avent sous forme de morceaux numérotés de chocolat. L’idée est bonne pour apprendre à se limiter en se disant que c’est le seul de la journée.
Cette attente a cependant un fond de joie : La première lecture mentionne « la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël. » et le psaume également : « Tu es le Dieu qui me sauve… Les voies du Seigneur sont amour et vérité » Saint Paul ne l’est pas moins : « Que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui que nous avons pour vous. » Aimer quelqu’un n’est-ce pas vouloir la vie pour lui et vouloir que la joie habite en lui. Quant au Seigneur dans l’Evangile, il nous invite certes à la vigilance. Mais, dit-il : « Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »
En substance quand tout paraît mal aller, que tout est ébranlé, réjouissez-vous car le Seigneur vient. Ca n’est habituellement pas le message qui nous est véhiculé dans les films catastrophes, avec les images artificielles d’inondations, de villes et de bâtiments qui sont détruits et autres fins de monde. Même devant les horreurs des informations, nous avons bien de la peine à écouter le Seigneur et à relever la tête, en nous disant qu’il revient bientôt.
N'est-il cependant pas semblable à une petite lampe intérieure, à cette lumière qui brille discrètement dans l’obscurité de notre maison intérieure. Cette petite lumière s’entête à ne pas vraiment s’éteindre. Essayons-nous de dialoguer avec elle et la protéger ? un auteur spirituel nous dit que « Loin d’être toujours facile, la prière est souvent un combat. Il faut tenir bon malgré les difficultés rencontrées pour persévérer dans la pratique de l’oraison. » Oui, Dieu viens à mon aide, Seigneur à notre secours. D’après ce que j’ai cru comprendre, le temps de l’Avent est un temps de retraite au Carmel, de retraite joyeuse, mais de retraite tout de même. Ce fut un 1er dimanche de l’Avent que le premier couvent de carmes déchaussés avait été érigé avec Jean de la Croix (à Duruelo), un signe donc que ce temps est privilégié pour cet ordre.
Le pape François nous a parlé de la joie mercredi dernier… Si l’attente et la préparation de Noël doivent se faire au mieux, elle doit se faire avec la joie qui est un fruit de l’Esprit. Il a mentionné Saint Philippe de Néri qui ne manquait pas d’humour. Pour éviter de léviter, il s’était par exemple mis à tirer sur la barbe d’un garde suisse ou avait mis un chat sur un autel… Je ne sais pas si la méthode est pratiquée au Carmel pour les visiteurs, alors que nos sœurs léviteraient, mais je crois qu’il n’y a pas beaucoup de confrères barbus. « Ce que l'on connaît moins, en revanche, a dit le pape, c'est la source de sa joie… Sa joie était, au sens le plus large, un fruit de l'Esprit. » Nous pouvons tous envisager de préparer Noël dans la joie. Nous pouvons essayer de montrer que nous avons rencontré Jésus en manifestant cette joie qui vient de lui. « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. » Il est vrai que nous ne vivons pas tous les jours des mystères joyeux, mais ils nous conduisent à notre deuxième naissance.
Pendant ce temps de l’Avent, « Il ne s’agit pas d’autre chose que de laisser Jésus vivre en nous, car, s’il vit en nous, il sera dans les autres, à travers nous, un accueil infini. »
J’ai vu dans un article de quelques pages hier, que la maman lorsqu’elle attend son bébé a même son cerveau qui se modifie, il changerait de taille et que sa grossesse le rajeunit même. Pourquoi pas ? Les affirmations de scientifiques peuvent même nous faire rêver…
Alors pourquoi ne pas être désireux nous-mêmes, sans exception, d’un rajeunissement spirituel dans cette attente et cette nouvelle préparation de la venue du Messie ?
Sainte Mère du rédempteur, porte du ciel toujours ouverte, étoile de la mer, viens au secours du peuple qui tombe et qui cherche à se relever.
Tu as enfanté, ô merveille, celui qui t’a créée.
Tu demeures toujours vierge, accueille le salut de l’ange Gabriel et prends pitié de nous, pécheurs. Amen.
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