Atelier Saint André
16 mars 2025 2ème Dimanche de Carême (semaine II du Psautier) — Année C
Lectures de la messe
Première lecture Le Seigneur conclut une alliance avec Abraham, le croyant Gn 15, 5-12.17-18
Psaume Le Seigneur est ma lumière et mon salut.Ps 26 (27), 1, 7-8,...
Deuxième lecture« Le Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glor...Ph 3, 20 – 4, 1
Évangile« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre »Lc 9, 28b-36
Chers frères et sœurs, chers
amis,
Nous ne pouvons qu’apprécier, cet
Evangile de la Transfiguration. Nous étions partis avec Jésus au désert la
semaine passée. Dans un premier temps il a eu faim et nous a rappelé que l’homme
ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de
Dieu. Saint Luc utilise, au début de cette
péricope, deux mots qui accrochent les intéressés. Ils ne sont pas mentionnés par
le découpage qui nous est proposé par la liturgie. Notre texte commence
simplement par « en ce temps là ». Quels sont-ils ? egeneto
, il arriva, cela fut ainsi, et emerai octo, huit jours . Quelle
importance ? Certains relèvent que le premier mot est très présent dans le
1er chapitre de la genèse (LXX), 20 fois. Le second permet aussi un
rapprochement avec la création mais va plus loin… avec un 8ème jour
(huit jours après avoir prononcé ces paroles). Il est celui de la résurrection
et de la vie éternelle, la re-création ; Dieu fait toutes choses nouvelles
et pourrions-nous conclure, il en fut ainsi .
Ce fameux 8ème jour va
bientôt advenir. Jésus va s’entretenir avec Moïse et Elie sur une nouvelle
montagne après le mont de la tentation et le pinacle du temple. Le premier était
le lieu d’une tentation d’un pouvoir sur l’homme et le second une main mise sur
Dieu en le tentant. Quel thème que celui de l’accomplissement de l’Ecriture et
de la Révélation sur ce mont de la Transfiguration ! Jésus a 3 témoins principaux
de son ministère : Pierre, Jacques et Jean. Il s’entretient avec Moïse et
Elie sur la passion et la résurrection. Il ne s’agit pas de la perspective d’une
domination mais de la manifestation de son amour du Père. Il s’agit d’amour
absolu et non de domination.
Qu’est-ce que la Transfiguration,
sinon pour nous une invitation à aimer comme Jésus. Il s’agit de nous laisser
illuminer par cette lumière présente sur la montagne et dans les Ecritures. On
aime beaucoup rappeler à l’occasion de cette lecture que la première icône qu’écrivent
traditionnellement les nouveaux iconographes est celle de la Transfiguration pour
que cette lumière illumine tous leurs futurs travaux.
A quoi cela sert-il ? Vous
me pardonnerez un contraste provocateur. Il ne s’agit pas d’une opération de bronzage à Delémont plage
ou au bord de la Méditerranée ou même du Léman… En attendant tranquillement,
sans souci… Un des seuls souvenirs de poésie retenu pendant que j’étais à l’école
des missions au Bouveret, était quelques vers du lac de Lamartine : « Ô
temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous
savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! » Il y a une
vérité, ces plus beaux jours-là n’ont pas été éternels…
La Transfiguration de Jésus est
une indication pour nous que quelque chose d’extrêmement important va se réaliser,
la conclusion d’une nouvelle Alliance, une alliance définitive avec Dieu. La
première lecture nous a remémoré celle conclue avec Abraham. La présence de
Moïse à la transfiguration, dans l’Evangile, vient nous remettre en mémoire le
Sinaï et la traversée du désert. Elie symbolise aussi la difficulté de la lutte
pour rester fidèle à l’Allliance.
Le spectacle est tellement beau
et grandiose que les Apôtres sont éblouis, ils veulent installer trois tentes
et demeurer toujours là… Ce moment ne pouvait qu’être génial et nous faire dire :
vraiment ô temps suspends ton vol ! Déjà la vision de Dieu, le flash
éternel… Si seulement !
Le cher Maurice Zundel nous dit qu’il
n’y a pas de doute que le Christ était ce qu’il apparaissait sur la montagne de
la Transfiguration (Mt 17, 1-8). Mais il ajoute que les yeux des
apôtres, comme ceux des disciples
d’Emmaüs, ne pouvaient pas percevoir ce rayonnement, habituellement, parce
qu’il n’y avait pas en eux assez de transparence, assez de pureté, assez
d’amour, assez de générosité pour entrer dans ce domaine de la pure lumière et
de l’éternel amour.
C’est une manière de voir et d’interpréter
pour nous inviter à aller plus loin, au-delà du visible et demander au Seigneur
de nous ouvrir les yeux. Est-ce simple ? L’exercice est bien difficile, on
n’y parvient qu’en devenant pauvre soi-même, en se dépouillant par l’amour, en
se donnant, comme le Seigneur. Mais quelle opération… Il est plus simple de se
faire opérer d’une cataracte que de voir avec les yeux de Dieu.
Si la grâce nous a été obtenue
par le Seigneur, comment ne pas tenir compte de la supplication de Saint Paul :
« Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection, vous, ma
joie et ma couronne, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés. »
Nous avons eu droit à une
excellente conférence nous donnant des pistes sur l’intelligence artificielle mercredi
soir au centre paroissial « l’Avenir » qui mérite bien son nom. Une
intelligence qui fonctionne toute seule, est-ce Delémont plage pour toute la
vie ? Plus besoin de travailler, des solutions qui sont données
automatiquement, de petits robots qui font nos commissions, réfléchissent pour nous
règlent les températures, voilà qui est intéressant. Avec des points d’interrogation.
Suffirait-il d’attendre tranquillement que « le Seigneur Jésus Christ, transforme
nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux ? » C’est un vieux
rêve qui habitait déjà certains des premiers chrétiens. Certes nous sommes
ressuscités avec le Christ par notre baptême, « vous avez été ressuscités avec
Christ ». Mais voilà… Il faut aimer comme lui, comme lui aime le Père.
En cette année consacrée à l’espérance,
nous pourrions méditer sur les paroles de saint Paul qui encourageait ses Thessaloniciens.
Il était capable de voir l’action de l’Esprit en eux , d’un vrai regard surnaturel,
divin, et non artificiel. « Qui est notre espérance ? Qui est notre joie
et la couronne dont nous serons fiers devant notre Seigneur Jésus lors de sa
venue ? N’est-ce pas vous ? Oui, c’est vous qui êtes notre gloire et notre
joie. »
Que dans les moments de
difficultés, Marie, la Mère que Jésus nous a offerte à tous, puisse toujours
soutenir nos pas, puisse toujours dire à notre cœur: «Lève-toi! Regarde de
l’avant, regarde l’horizon», parce qu’Elle est Mère de l’espérance. Amen
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