> 2ème lecture : Le Christ entre dans le monde pour faire la volonté du Père(He 10, 4-10)
> Evangile : L'Annonciation (Lc 1, 26-38)
L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la mai...
Je te salue « comblée de grâce ». Il ne s’agit pas
là de la salutation d’un commerçant ou d’un représentant de commerce qui essaye
de placer son contrat, une encyclopédie ou de la pacotille, pardonnez le
contraste. Il s’agit d’un envoyé très particulier, Gabriel la "force de Dieu" ou "Dieu est ma force". Si Marie est troublée c’est parce que cette salutation
touche la corde la plus sensible en elle, l’union de sa personne
avec son créateur. Cela se passe en elle sans aucun retournement sur elle-même. Son
humilité est perceptible dans son étonnement, et dans sa conclusion : « Voici la servante du Seigneur
; que tout se passe pour moi selon ta parole. »
La salutation de l’ange éveille bien entendu notre attention
sinon notre curiosité. Benoît XVI, disait que c’est le plus beau nom de Marie,
celui que Dieu lui a donné, pour indiquer qu’elle est depuis toujours et pour toujours
l’aimée, l’élue, celle qui a été choisie pour accueillir le don le plus
précieux, Jésus, « l’amour incarné de Dieu » (Enc. Deus caritas est, 12). L’Ange,
en « entrant chez Elle », ne l’appelle pas par son nom terrestre, Marie, mais
par son nom divin, comme Dieu la voit et la qualifie depuis toujours : « Pleine
de grâce – gratia plena », qui dans l’original grec est « kecharitoméne », «
pleine de grâce », la grâce n’étant rien d’autre que l’amour de Dieu, nous
pourrions à la fin traduire cette parole par : « aimée » de Dieu (cf. Lc 1,
28). Origène observe que jamais un tel titre ne fut donné à un être humain, que
rien de semblable n’est décrit dans l’ensemble des Saintes Ecritures (cf. In
Lucam, 6, 7). Il s’agit d’un titre exprimé sous forme passive, mais cette «
passivité » de Marie, qui est depuis toujours et pour toujours l’« aimée » du
Seigneur, implique son libre consentement, sa réponse personnelle et originale
: en étant aimée, en recevant le don de Dieu, Marie est pleinement active, car
elle accueille avec une disponibilité personnelle la vague de l’amour de Dieu
qui se déverse en elle. En cela également, Elle est la parfaite disciple de son
Fils, qui à travers l’obéissance à son Père réalise entièrement sa propre
liberté et précisément de cette manière exerce la liberté, en obéissant.
(homélie 25 mars 2006).
Et à nous, quel nom Dieu nous a-t-il donné ? Quelle est
notre mission ? Regardons-nous nous adressons-nous à celui que nous
rencontrons en fonction de sa mission, de l’amour que Dieu a pour lui ? Cet
amour n’a rien de statique. Sommes-nous messagers de la Bonne Nouvelle pour
autrui ? Comment l’accueillons-nous nous-mêmes ? Ne participons-nous
pas à cette mission de Marie qui est de donner le Christ au monde, et à
celle de l’ange ? N’est-ce pas un aspect de la Mission de l’Eglise ? Une
mission de joie et pour notre plus grande joie, la grâce de la joie donnée au
monde.
Quelles réponses ? Il ne peut y en avoir qu’une : «
Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Le Mystère de l'Incarnation se poursuit mystérieusement en nous et par par nous, dans l'Eglise du Verbe Incarné. L'Eglise, c'est Jésus-Christ continué.
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