Deux papes, deux thèses sur une apparition personnelle du
Seigneur à sa mère, lors de sa résurrection. Le Pape François met en avant la
seule foi de Marie, alors que saint Jean Paul II est tenant de la première
apparition du ressuscité à sa mère, avec une solide argumentation.
Vraisemblablement, nous n'aurons la réponse définitive qu'une fois pris le céleste ascenseur. Les représentations iconographiques de cette scène paraissent à la vérité si rares qu'elles ajoutent un argument sur l'avenir de ce sujet. Il ne paraît pas devoir être traité de manière définitive par un prochain concile ou un pape. Les éléments donnés par les Ecritures sont suffisants
pour asseoir notre foi. Le Nouveau Testament donne des témoignages personnels
et celui de communautés différentes ainsi que leur interprétation et leur mise
en forme par l’écrivain sacré.
PAPE FRANÇOIS
Place Saint-Pierre Samedi 12 octobre 2013
3… La foi de Marie est comme une marche : le Concile affirme
que Marie « avança dans son pèlerinage de foi » (ibid. n. 58). C’est pourquoi
elle nous précède dans ce pèlerinage, elle nous accompagne, nous soutient.
… Quand est arrivée
l’« heure » de Jésus, l’heure de la passion : alors la foi de Marie a été la
petite flamme dans la nuit, cette petite flamme en pleine nuit. Dans nuit du
samedi-saint Marie a veillé. Sa petite
flamme, petite mais claire, a été allumée dès l’aube de la Résurrection ; et
quand elle a appris que le tombeau était vide, dans son cœur a débordé la joie
de la foi, la foi chrétienne en la mort et résurrection de Jésus Christ.
Parce que la foi nous conduit toujours à la joie, et elle, elle est la Mère de
la joie : qui nous enseigne à aller par ce chemin de la joie et à vivre cette
joie ! C’est le point culminant - cette joie, cette rencontre de Jésus et de
Marie, mais imaginons comment cela a été… Cette rencontre est le point
culminant de la marche de la foi de Marie et de toute l’Église. Comment est
notre foi ? Est-ce que nous la tenons allumée, comme Marie, même dans les
moments difficiles, les moments de ténèbres ? Ai-je ressenti la joie de la foi
?
SAINT JEAN-PAUL II
Marie dans le Mystère
du Christ et de l’Eglise – Catéchèse sur le Credo Présentation par Jean-Michel
Garrigues, éd. Parole et Silence 1998
Comment la Vierge, présente dans la première communauté des
disciples (cf. Ac 1, 14), aurait-elle pu être exclue du nombre de ceux qui ont
rencontré son Fils divin, ressuscité d’entre les morts ?
3. Il est même légitime de penser que Marie a
vraisemblablement été la première personne à laquelle Jésus ressuscité est
apparu. L’absence de Marie du groupe des femmes qui se rend au tombeau à l’aube
(cf. Mc 16, 1 ; Mt 28, 1), ne pourrait-elle pas constituer un indice du fait
qu’Elle avait déjà rencontré Jésus? Cette déduction serait également confirmée
par le fait que les premiers témoins de la résurrection, selon la volonté de
Jésus, ont été les femmes qui étaient restées fidèles au pied de la Croix, et
donc plus fermes dans leur foi.
En effet, c’est à l’une d’elle, Marie-Madeleine, que le
Ressuscité confie le message à transmettre aux Apôtres (cf. Jn 20, 17-18). Cet
élément aussi peut permettre de penser que Jésus se montre tout d’abord à sa
Mère, Celle qui est restée la plus fidèle et qui a conservé sa foi intacte dans
l’épreuve.
Enfin, le caractère unique et spécial de la présence de la
Vierge au Calvaire et son union parfaite à son Fils dans la souffrance de la
Croix, semblent suggérer une participation très particulière au mystère de sa
résurrection.
Un auteur du Ve siècle, Sedulius, soutient que le Christ
s’est tout d’abord révélé à sa mère dans la splendeur de la vie ressuscitée. En
effet, Celle qui lors de l’Annonciation, avait été la voie de son entrée dans
le monde, était appelée à diffuser la merveilleuse nouvelle de la résurrection,
pour être l’annonciatrice de sa glorieuse venue. Ainsi inondée par la gloire du
Ressuscité, Elle anticipe le «resplendissement» de l’Église (cf. Sedulius,
Carmen Pascale, 5, 357-364, CSEL 10, 140s).
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