Le contexte de nos deux lectures est celui du départ, autant
pour le Seigneur que pour saint Paul, mais pour lui, il devra encore attendre
de rendre son témoignage à Rome. Le Seigneur prie pour ses apôtres avant sa
passion, sa première ascension, qui est une séparation très douloureuse. Dans
son dernier discours, une prière aussi, il les confie au Père et prie pour leur
unité. Il parle pour qu’ils aient en eux sa joie. Cela paraît assez curieux étant
donné qu’il s’en va dans les circonstances les plus tragiques. Les sentiments
paraissent humainement pour le moins mélangés. Mais pour nous qui sommes parfois
concentrés de manière exclusive sur l’humanité de Jésus, n’y a-t-il pas dans
ses paroles une invitation à relever la tête pour nous tourner vers celui qui
est à l’origine de tout, Notre Père, le Père ? L’humanité de Jésus est le
grand chemin vers Lui. Ne manquons pas d’insister sur ce fait central. Saint Augustin mentionne dans son commentaire
sur ces pages de saint Jean les deux natures du Christ, Homme et Dieu, et la
Trinité. Le Fils qui reçoit tout du Père, les deux partagent les mêmes dons et
l’Esprit distribue en partage ce que nous laisse le Seigneur après son
Ascension, second départ. Il envoie les Apôtres annoncer l’Evangile, mais ceux-ci
doivent être munis des dons du Saint-Esprit, pour annoncer le même et unique
message. Ils doivent être unis dans le nom du Père, et dans la vérité, sanctifiés
dans la vérité. Le sujet est intéressant aujourd’hui où divers sujets sont
débattus. Utiliser le mot vérité en fait aussitôt bondir certains et user de
qualificatifs d’oiseaux divers, traiter d’intolérant. Cette vérité est bien
nécessaire. Etre et ne pas être à la fois est impossible à Dieu. Je suis qui Je
suis, mais « Je suis ». La vérité est révélée en Jésus-Christ qui
nous montre le Père et nous y conduit en nous munissant des dons de l’Esprit.
Il est tout aussi fondamental de nous rappeler que Dieu est
miséricorde. « Aimez-vous les uns les autres », mais pas n’importe comment, « comme je
vous ai aimés ». L’ancien pape Benoît mentionnait dans son deuxième livre
sur Jésus de Nazareth, que la miséricorde est l’essence de son message, son
commandement. Nous sommes plongés en elle. Cette miséricorde conduit au Père, à
la Vérité toute entière. C’est pour accomplir ce chemin que l’Eglise reçoit l’Esprit.
Nous avons à demander cet Esprit de miséricorde.
« A partir du jour où la Vierge Marie conçut
le Verbe divin elle acquit comme un droit spécial sur toutes les processions
temporelles du Saint-Esprit, c'est-à-dire sur tous les dons que l'Esprit-Saint
communique aux hommes, en sorte que depuis lors personne n'a reçu de Dieu
aucune grâce, si ce n'est par l'entremise et des mains de Marie, notre bonne et
tendre Mère »
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