Quel contraste entre la lumière qui sort du visage du Christ
et éclaire les Apôtres, Moïse et Elie ainsi que le chemin qui va le conduire à
Jérusalem et cette date entrée dans l’histoire récente en raison d’une
abomination voulue par les hommes, la lumière aveuglante et destructrice de cette
fameuse bombe qui détruisit en un moment plus de 70.000 personnes, sans compter
les victimes qui moururent des conséquences de cet acte de guerre. D’un côté,
le Fils de Dieu va donner sa vie pour que le monde soit sauvé, d’un autre une
décision prise pour un motif plus politique que stratégique, d’après ce qu’on
lit.
Sur
le site de l’Abbaye de Scourmont en Belgique, Dom Armand Veilleux nous dit
ceci « Dans la nouvelle cathédrale
de Tokyo, au Japon, on peut voir un crucifix tout à fait surprenant. Il n’a pas de bras et tout le corps est
calciné. Il ne s’agit pas d’une œuvre d’art,
même si la cathédrale est très moderne (et qu’il y a un autre crucifix très
moderne au-dessus du maître autel). Il s’agit d’une œuvre d’horreur. C’est le crucifix qui pendait au-dessus du
maître autel dans la cathédrale de Hiroshima, le 6 août 1945 lorsque la
première bombe atomique est tombée sur la ville. Ce crucifix abîmé et calciné demeure un
rappel de ce que l’homme est capable de faire à l’homme, un rappel de la façon
dont nous sommes capables de traiter l’image de Dieu présente en chacun de nos
frères. »
Nous devons avant tout nous tourner par la foi vers le
visage de celui qui a été transfiguré. Il éclaire la route de nos vies.
A l'époque actuelle imprégnée
de ce que l'on appelle la "civilisation de l'image", disait
saint Jean-Paul II en l’an 2000, le désir de pouvoir contempler la figure
du divin Maître se fait plus aigu, mais il est opportun de rappeler ces
paroles: "Heureux ceux qui n'ont
pas vu et qui ont cru" (Jn 20, 29). Ce fut précisément en regardant avec
les yeux de la foi le visage adorable du Christ, vrai homme et vrai Dieu, que
vécut le vénéré et inoubliable Paul VI. En le contemplant avec un amour ardent
et passionné, il dit: "Le Christ
est beauté: beauté humaine et divine,
beauté de la réalité, de la vérité, de la vie" (Insegnamenti, IX/1971,
36). Et il ajoutait: "La figure du
Christ présente, sans altérer l'enchantement de sa douceur miséricordieuse, également
un aspect grave et fort, formidable, si vous voulez, contre la lâcheté, les
hypocrisies, les injustices, les cruautés, mais jamais séparé d'une irradiation
souveraine d'amour" (ibid., p. 56).
Du
bienheureux Paul VI mort le 6 août 1978 en la fête de la Transfiguration :
(Il avait composé ce texte qu’il n’avait pu prononcer).
La Transfiguration du Seigneur, rappelée dans la liturgie du
jour jette une lumière éblouissante sur notre vie quotidienne et nous invite à
tourner notre pensée vers le destin immortel que le fait en lui-même recouvre.
Sur la cime du Thabor, le Christ dévoile pour quelques instants la splendeur de
sa divinité, et se manifeste aux témoins choisis tel qu'il est réellement: le
Fils de Dieu, "l'irradiation de la gloire du Père et l'empreinte de sa
substance" (cf. Hb 1, 3). Il découvre également le destin, transcendant de
notre nature humaine, qu'il a assumée pour nous sauver, destinée elle aussi,
parce que rachetée par son sacrifice d'amour irrévocable, à participer à la
plénitude de la vie, à l'héritage des saints dans la lumière" (Col. 1,
12). Ce corps qui se transfigure devant les yeux stupéfaits des apôtres, est le
corps du Christ notre frère, mais il est aussi notre corps destiné à la gloire.
Cette lumière qui l'inonde est et sera aussi notre part d'héritage et de
splendeur. Nous sommes appelés à partager une si grande gloire parce que nous
sommes "participants de la nature divine" (2 Pier 1, 4). Une destinée
incomparable nous attend si nous vivons loyalement notre vocation chrétienne
selon les conséquences logiques des engagements de notre baptême.
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