Nous n'en n'avons pas encore fini avec notre devoir électoral, et il nous faut demander bien entendu le discernement. Peut-être avons-nous encore droit à quelques discours. Du moins faudra-t-il préparer ceux destinés à féliciter les vainqueurs. Que de fatigues en perspective pour les malheureuses victimes.
Saint Augustin, grand rhéteur, devait en préparer un destiné à l'empereur à Milan, et il fit une rencontre :
"Quelle était la grandeur de mon mal, et quelle fut, pour me le faire sentir, l’habileté de votre traitement (Seigneur), alors que je me disposais à prononcer un panégyrique de l’empereur, où je devais débiter force mensonges qui eussent été accueillis par des applaudissements complices! et mon coeur était haletant de soucis, j’étais possédé de la fièvre des pensers dévorants, quand, passant par une rue de Milan, j’aperçus un pauvre, aviné, je crois, et en joyeuse humeur. Je soupirai, et, m’adressant à quelques amis qui se trouvaient avec moi, je déplorai nos laborieuses folies. Tous nos efforts, si pénibles, et tels que ceux dont j’étais alors consumé, traînant sous l’aiguillon des passions cette charge de misère, de plus en plus lourde à mesure qu’on la traîne, avaient-ils d’autre but que cette sécurité joyeuse, où ce mendiant nous avait précédés, où peut-être nous n’arriverions jamais ? Quelques pièces d’argent mendiées lui avaient suffi pour acquérir ce que je poursuivais dans ces âpres défilés, par mille sentiers d’angoisse, la joie d’une félicité temporelle. (409)"
Extrait des Confessions
Autrement dit, un petit verre paraît vous fare obtenir à moindre frais une forme de bonheur. Dieu seul allait pouvoir appaiser ce coeur perpétuellement inquiet qui le cherchait.
Problématique analogue aujourd'hui.
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