Evangile : « Voici l’héritier : venez ! tuons-le ! » (Mt 21, 33-43.45-46)
La vente de Joseph est assez curieuse. Ses frères jaloux
pensent à le tuer, mais les interventions de Roubène puis de Juda évitent le pire, c’est une forme
de miséricorde. Ce dernier use du levier qui emporte souvent la décision, hier comme aujourd'hui : l'appât du gain. Pourquoi ne pas faire un lien avec la demande des trois
derniers papes de renoncer à appliquer la peine de mort ? Ne serait-ce que
par respect de la vie humaine et parce qu’elle est un don de Dieu. Elle ne nous
appartient pas. Les usages n’étaient pas tendres autrefois, chez les empereurs et rois chrétiens aussi, et ne le sont toujours pas
en certaines parties du monde aujourd’hui.
Il y a ensuite une autre particularité dans le texte, si
vous avez été attentifs : ce sont des Madianites qui tirent Joseph de la
citerne et le vendent aux Ismaélites, descendants eux aussi d’Abraham. Ils le
vendront à leur tour aux égyptiens. Voilà l’opprobre des demi et faux-frères (Ismaélites). Les frères de
Joseph ont-ils pris un intermédiaire pour
accomplir leur forfait, moyennant une commission? Cela paraît plausible.
Le texte ne le dit pas, mais ils portent la responsabilité de
cette "délégation".
Dans l’Evangile Jésus nous offre une parabole permettant un parallèle
avec cette lecture. Comme Joseph, il a été envoyé par son Père et on veut
attenter à sa vie. Comme Joseph, on va le dépouiller de sa tunique. Comme Joseph il va être vendu, lui aussi et livré à l’étranger mais pour être crucifié. Aujourd’hui, pour un
temps, qui est celui de la miséricorde pour les accusateurs, on ne touchera pas
encore à sa vie. La miséricorde peut se manifester parce qu’il y a une crainte chez les accusateurs, la crainte de la foule.
Toutefois les sentiments des ennemis de Jésus, croyant
défendre l’intégrité d’Israël et sa foi, vont pouvoir s’exprimer librement et se
traduiront en actes. Contrairement à ce qu’ils pensent, la mort de Jésus sera
salvatrice, comme la vente de Joseph, qui va sauver les vies de ses frères. Celle de Jésus le sera bien
plus encore. Le Fils unique va devenir le Fils aîné d’une multitude de frères
et sœurs.
La miséricorde a de curieux chemins. Nous pouvons tout de même nous
interroger dans notre vie personnelle sur les barrières qui nous empêchent d’accomplir
des actes inadéquats, d’accomplir le mal. Il y a celle de la conscience, mais aussi de la loi civile et de la correction fraternelle. Veillons-nous à ce que les consciences des enfants et des adultes soient bien formées et les lois civiles correspondant à ce que Dieu demande à l'homme dans le respect et le vivre ensemble selon sa volonté? Ces barrières et ces craintes, sont-elles pour nous de vraies occasions
de revenir de tout notre cœur au Seigneur et d’écouter la voix de la Sagesse
qui donne la vie ? La voix de la miséricorde ?
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