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vendredi 8 avril 2016

Amoris Laetitia


Il n'est pas conseillé de lire l'Exhortation apostolique Amoris Laetitia avec un lance-pierre (vitesse et option de mise en boîte juridique), le pape le dit de manière analogue dans son introduction. Vieux regret de juriste : Si l'on daignait dans l'Eglise rester en phase avec le droit canonique post-conciliaire, cela résoudrait bien des problèmes.

Premières impressions, il s'agit de "pastorale de miséricorde" et rien ne change sur l'enseignement de l'Eglise. Il n'y a pas de "remariages" ou de "deuxièmes noces" ou de "mariages différents". Une certaine tolérance miséricordieuse d'états de vie encore inadéquats...

Lecture : il faut du courage pour la lire jusqu'au bout d'une traite, on sent les aller et retour, corrections et remarques. 
Pour la forme, le langage est imprécis et tranche avec Familiaris Consortio et Humanae Vitae, deux textes de qualité. 

L'option est d'aider à découvrir et redécouvrir le plan d'amour de Dieu sur l'homme.


Le texte, assez mou, est à mon sens difficilement lisible en public et paraît plus destiné à une approche personnelle ou en petits cercles. Il paraît devoir vieillir très vite.


Parviendra-t-il à faire dépasser un certain conformisme sociétal tiède? Le dynamiser nécessitera de l'adresse pastorale. Quant aux craintes devant une vision de la société trop proche des anciens manuels, elles paraissent surannées, en tout cas dans notre Occident qui est tombé sous un seuil de décadence presque sans retour, et vogue en pleine déchristianisation patente.


Il y aura peut-être discussion autour des passages suivants dont il est déjà perceptible qu'on va abuser, Dominus Providebit :

Accès aux sacrements

À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église.[351] 

[351] Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. Voilà pourquoi, « aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur » : Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), n. 44 : AAS 105 (2013), p. 1038. Je souligne également que l’Eucharistie «  n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles »  (Ibid., n. 47 : p. 1039)

Mariage civil "compris"

294. « Le choix du mariage civil ou, dans différents cas, de la simple vie en commun, n’est dans la plupart des cas pas motivé par des préjugés ou des résistances à l’égard de l’union sacramentelle, mais par des raisons culturelles ou contingentes ».[319] Dans ces situations il sera possible de mettre en valeur ces signes d’amour qui, d’une manière et d’une autre, reflètent l’amour de Dieu.[320] 

Expression significative d'une certaine forme de pseudo-naïveté pastorale apparente et compréhensive? 

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