Rechercher dans ce blog

mardi 31 mai 2016

La Visitation



En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Que nous rappelle cette fête de la Visitation? Chez les religieuses la fête est attachée à un ordre connu fondé par saint François de Sales, celui de la Visitation justement. Pourquoi lui a-t-il donné ce nom ?
Avec Jeanne de Chantal, François de Sales, avait voulu fonder un ordre actif, ce qui aurait été une petite révolution à l’époque. Mais une règle ne permettait aux religieuses ayant prononcé les voeux solennels de ne vivre qu’en clôture. Saint Vincent de Paul avait contourné la difficulté en ne faisant prononcer à ses Filles de la Charité que des vœux pour un an, renouvelables.  L’idée de saint François de Sales était que ses religieuses aident visitent et assistent malades et pauvres et les réconfortent. Elles l’auraient fait comme lors de la Visitation, à l’image de Marie, à laquelle l’ange avait annoncé qu’elle serait mère du sauveur, en allant aider sa cousine Élisabeth âgée et enceinte de Jean-Baptiste,

Parlant de chemin, vous avez peut-être remarqué les nombreuses roses sauvages épanouies, sur les églantiers, le long du chemin conduisant à la chapelle…   Voilà des buissons qui nous permettent occasionnellement de penser à Notre-Dame.  La rose sauvage la symbolise et ses cinq pétales nous rappellent les cinq plaies du Christ. Les rosaces illuminent nos cathédrales et nos églises fréquemment. Dante voit les élus rassemblés sous la forme d’une rose céleste dans sa divine comédie (Paradis XXXI)…
Chante et marche aurait dit saint Augustin… Chante dans ton cœur.
J’ai eu aussi un autre spectacle charmant en passant par Courroux, j’y ai vu trois tous petits ânons avec leurs mères.  
Notre-Dame ayant entendu et compris la parole de l’ange, car il fallait bien l’interpréter, s’en va par les montagnes. J’ai vu dans un article qui m’a un peu amusé dans un premier temps qu’une mère qui attend son enfant, si elle fait du sport durant cette période, lui en communiquerait le goût… Soit. A-t-elle communiqué à Jésus le goût d’aller sur les routes annoncer le Royaume ou était-ce lui qui déjà manifestait quelle serait sa mission ? Voilà de quoi alimenter un intéressant débat sur la grâce.  Marie, répondant à la suggestion de l’ange, savait que son enfant ne courrait pas de risque, et elle prend certainement l’âne ou l’ânesse familiale suivie de son petit…  pourquoi pas au printemps ? Elle entreprend son voyage de 120 km par les routes de la montagne. A l’annonce de la bonne nouvelle touchant Elisabeth, elle lui apporte la sienne et son aide. Marie vient à son aide et à son secours… car il fallait bien une assistance à cette cousine âgée.
Ayant mentionné des ânons tout à l’heure, par association voilà que vient à l’esprit la bénédiction de Balaam qui avait dû une fière chandelle à son ânesse… « Que tes tentes sont belles, Jacob, et tes demeures, Israël ! 07 Un héros sortira de la descendance de Jacob, il dominera sur des peuples nombreux. » (Nb 24). Sa prophétie s’accomplit avec la venue de Jésus.
En entendant la salutation de Marie, Jean réagit et Elisabeth interprète le geste de son fils elle bénit Marie et prophétise, et voilà Marie qui répond par son Magnificat… L’âme de Marie, dit saint Ambroise de Milan (exp. Ev. sec. Luc II, 26-29), magnifie le Seigneur et son esprit tressaille en Dieu parce que, vouée âme et esprit au Père et au Fils, elle vénère avec un pieux amour le Dieu unique, d’où viennent toutes choses, et l’unique Seigneur, par qui sont toutes choses.
Je crois que peut-être seules les femmes peuvent bien comprendre ce qui se passe. Il y a une communion des cœurs et des pensées sous l’action de l’Esprit Saint. Cette concordance et cette union des cœurs est un signe de la présence de l’Esprit. Le passage de la lettre de Saint Paul aux Romains entendu tout à l’heure en est une illustration. N’est-ce pas la Bonne Nouvelle annoncée aujourd’hui que celle d’une unité communautaire vivant et témoignant de la joie de cette rencontre, que ce soit en famille ou dans nos communautés religieuses. Que le Seigneur règne dans le cœur de chacun et de chacune, dans les familles, de pareille manière. Si des chemins paraissaient amener à nous éloigner, ou demandons qu’il y ait toujours un petit âne pour nous aider à avancer ou qui ait le courage et la charité de braire sur le chemin pour nous empêcher de faire des bêtises. Remercions-le pour ce cadeau au lieu de pester même intérieurement contre lui. Nos communautés et nos familles doivent être le buisson ardent où Dieu se révèle par notre charité, la charité est un feu qui embrase.

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur. Amen !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire