En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec
empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
Que nous rappelle cette fête de la Visitation? Chez les
religieuses la fête est attachée à un ordre connu fondé par saint François de
Sales, celui de la Visitation justement. Pourquoi lui a-t-il donné ce nom ?
Avec Jeanne de Chantal, François de Sales, avait voulu
fonder un ordre actif, ce qui aurait été une petite révolution à l’époque. Mais
une règle ne permettait aux religieuses ayant prononcé les voeux solennels de ne vivre qu’en clôture. Saint Vincent
de Paul avait contourné la difficulté en ne faisant prononcer à ses Filles de
la Charité que des vœux pour un an, renouvelables. L’idée de saint François de Sales était que
ses religieuses aident visitent et assistent malades et pauvres et les
réconfortent. Elles l’auraient fait comme lors de la Visitation, à l’image de
Marie, à laquelle l’ange avait annoncé qu’elle serait mère du sauveur, en allant
aider sa cousine Élisabeth âgée et enceinte de Jean-Baptiste,
Parlant de chemin, vous avez peut-être remarqué les
nombreuses roses sauvages épanouies, sur les églantiers, le long du chemin
conduisant à la chapelle… Voilà des buissons qui nous permettent
occasionnellement de penser à Notre-Dame. La rose sauvage la symbolise et ses cinq
pétales nous rappellent les cinq plaies du Christ. Les rosaces illuminent nos
cathédrales et nos églises fréquemment. Dante voit les élus rassemblés sous la
forme d’une rose céleste dans sa divine comédie (Paradis XXXI)…
Chante et marche aurait dit saint Augustin… Chante dans ton
cœur.
J’ai eu aussi un autre spectacle charmant en passant par
Courroux, j’y ai vu trois tous petits ânons avec leurs mères.
Notre-Dame ayant entendu et compris la parole de l’ange, car
il fallait bien l’interpréter, s’en va par les montagnes. J’ai vu dans un
article qui m’a un peu amusé dans un premier temps qu’une mère qui attend son
enfant, si elle fait du sport durant cette période, lui en communiquerait le
goût… Soit. A-t-elle communiqué à Jésus le goût d’aller sur les routes annoncer
le Royaume ou était-ce lui qui déjà manifestait quelle serait sa mission ?
Voilà de quoi alimenter un intéressant débat sur la grâce. Marie, répondant à la suggestion de l’ange,
savait que son enfant ne courrait pas de risque, et elle prend certainement
l’âne ou l’ânesse familiale suivie de son petit… pourquoi pas au printemps ? Elle entreprend
son voyage de 120 km par les routes de la montagne. A l’annonce de la bonne
nouvelle touchant Elisabeth, elle lui apporte la sienne et son aide. Marie
vient à son aide et à son secours… car il fallait bien une assistance à cette
cousine âgée.
Ayant mentionné des ânons tout à l’heure, par association
voilà que vient à l’esprit la bénédiction de Balaam qui avait dû une fière
chandelle à son ânesse… « Que tes tentes sont belles, Jacob, et tes demeures,
Israël ! 07 Un héros sortira de la descendance de Jacob, il dominera sur des
peuples nombreux. » (Nb 24). Sa prophétie s’accomplit avec la venue de
Jésus.
En entendant la salutation de Marie, Jean réagit et
Elisabeth interprète le geste de son fils elle bénit Marie et prophétise, et
voilà Marie qui répond par son Magnificat… L’âme de Marie, dit saint
Ambroise de Milan (exp. Ev. sec. Luc II, 26-29), magnifie le Seigneur et son
esprit tressaille en Dieu parce que, vouée âme et esprit au Père et au Fils,
elle vénère avec un pieux amour le Dieu unique, d’où viennent toutes choses, et
l’unique Seigneur, par qui sont toutes choses.
Je crois que peut-être seules les femmes peuvent bien
comprendre ce qui se passe. Il y a une communion des cœurs et des pensées sous
l’action de l’Esprit Saint. Cette concordance et cette union des cœurs est un
signe de la présence de l’Esprit. Le passage de la lettre de Saint Paul aux
Romains entendu tout à l’heure en est une illustration. N’est-ce pas la Bonne
Nouvelle annoncée aujourd’hui que celle d’une unité communautaire vivant et
témoignant de la joie de cette rencontre, que ce soit en famille ou dans nos
communautés religieuses. Que le Seigneur règne dans le cœur de chacun et de
chacune, dans les familles, de pareille manière. Si des chemins paraissaient amener
à nous éloigner, ou demandons qu’il y ait toujours un petit âne pour nous aider
à avancer ou qui ait le courage et la charité de braire sur le chemin pour nous
empêcher de faire des bêtises. Remercions-le pour ce cadeau au lieu de
pester même intérieurement contre lui. Nos communautés et nos familles doivent
être le buisson ardent où Dieu se révèle par notre charité, la charité est un
feu qui embrase.
Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon
sauveur. Amen !
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