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mercredi 1 juin 2016

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Mc 12, 18-27)


L’Evangile de ce matin, surtout dans notre contexte de votations, interpelle… Le premier réflexe est de dire : Pauvre femme, elle a dû se farcir 7 maris !
Les sadducéens qui ne croient pas en la résurrection posent une question piège à Jésus. Ils ne croient pas plus à la vie après la mort puisque ces croyances ne font pas partie de la Torah… D’où la nécessité de la transmission de la vie et du nom, par l’homme et la fameuse loi du Lévirat. La femme selon la conception de l’époque ne jouait qu’un rôle passif. Ne pas avoir d’enfant était considéré comme une malédiction, sans parler du fait que cela « empêchait » aussi la venue du Messie promis.
Ils ne croyaient pas en la résurrection et Jésus leur dit que Dieu est le Dieu des vivants et non des morts ! En concluant : Vous vous égarez complètement. J’aimais mieux l’ancienne traduction : Vous êtes complètement dans l’erreur. Une traduction littérale dit : beaucoup vous vous égarez (polù planasthe.) Les potaches auraient traduit : vous vous plantez complètement. Le chanoine Fernand Boillat aurait peut-être dit : "Tu as raison, mais c'est tout faux."

La question à nous poser, nous aujourd’hui,  est bien évidemment celle de la foi en la résurrection. Beaucoup paraissent l’avoir complètement évacuée. Hier encore, il y avait un article sur France, à propos de la possibilité d’utilisation de gamètes d’un homme décédé. On peut argumenter chez les juristes sur le délai de viduité qui laisse une porte ouverte, bien que les manipulations contemporaines n’aient pas été à l’origine de la question.  Ce qui importe pour un chrétien, c’est d’abord la résurrection et la communion avec Dieu, la sainteté. Le Christ n’a pas eu de descendance selon la chair et pourtant son nom n’a pas disparu de la surface de la terre. Il est ressuscité et nous serions les plus malheureux des hommes s’il ne l’était pas.
Lorsque les religieux ne se marient pas, c’est par imitation du Christ... Ils donnent ainsi au monde un témoignage de leur foi en la résurrection.
L’enfant à tout prix, n’est-ce pas une forme d’attitude de Sadducéen ? Un signe de manque de foi en la résurrection et même en Dieu?

L’ancien pape Benoît achevait ainsi son commentaire sur saint Justin fêté aujourd’hui. « A une époque comme la nôtre, marquée par le relativisme dans le débat sur les valeurs et sur la religion - tout comme dans le dialogue interreligieux -, il s'agit là d'une leçon à ne pas oublier. Dans ce but, je vous repropose - et je conclus ainsi - les dernières paroles du mystérieux vieillard rencontré par le philosophe Justin au bord de la mer:  "Prie avant tout pour que les portes de la lumière te soient ouvertes, parce que personne ne peut voir et comprendre, si Dieu et son Christ ne lui accordent pas de comprendre" (Dial. Avec Tryphon 7, 3). »

Si nous en avons le temps, il nous est loisible de consulter l’ouvrage qui est attribué à Saint Justin sur la résurrection. Il est en tout cas de son école. La résurrection des corps a toujours été une question difficile à aborder, mais elle est fondamentale. Il nous faut le répéter et nous enfoncer dans la tête la formule de Saint Paul : Si le Christ n’était pas ressuscité, nous sommes les plus malheureux d’entre les hommes.

Bonne fête à tous les Justin!

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