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dimanche 10 juillet 2016

15ème Dimanche du temps ordinaire et saint Pasquier


Mon vénérable confrère de Nantes ayant prêché aujourd'hui, il a mentionné un saint évêque de la grande ville, saint Pasquier qui invita des moines de saint Wandrille (saint Hermeland). La paroisse portant son nom, réunie à d'autres voisines aujourd'hui, jouxte le séminaire de Nantes. Il est intéressant de voir sur la toile que pour un département, les séminaristes étaient au nombre de 30 à 50 à entrer chaque année après la guerre. Aujourd'hui ils sont une trentaine venant de 5 départements et de l'Océan Indien. Nous avons la même problématique chez nous. Le Jura "exportait" ses évêques en France voisine, l'évêque émérite de Nanterre, nous le rappelle. Aujourd'hui, c'est la disette. Prier pour les vocations est un impératif! Un plan pastoral ne peut suppléer aux sacrements.
En vacances songez à accueillir ceux qui viennent de l'extérieur et à vous intéresser à la vie religieuse chez eux, de même renseignez-vous sur les communautés locales lorsque vous êtes en déplacement. C'est un enrichissement mutuel.


10 juillet 2016
15ème dimanche du Temps Ordinaire 
1ère lecture : « Elle est tout près de toi, cette Parole, afin que tu la 
2ème lecture : « Tout est créé par lui et pour lui » (Col 1, 15-20)
Evangile : « Qui est mon prochain ? » (Lc 10, 25-37)


Frères et Sœurs,

En ce temps de vacances, il est bon, à l’homélie, de dire quelque chose de plus facile, de plus souriant. Nous consacrerons la première partie de notre triple exposé à une ville d’un pays que vous connaissez bien : la Bretagne. La plus grande ville de cette région, Nantes, est peu connue. Il est vrai que le nouvel aéroport en gestation fait du bruit. Parlons d’abord de saint Pasquier évêque de Nantes au septième siècle. On sait seulement qu’il avait envie d’installer un monastère dans son diocèse. Il s’adressa au Père Abbé du monastère de saint Wandrille, en Normandie, et il lui demanda une délégation de douze moines pour ce faire. Nous avons donc un petit lien avec le Jura, puisque Wandrille organisa la communauté bénédictine de saint Ursanne. Le chef de file était le moine saint Hermeland. L’évêque leur donna Indre, une île de la Loire, pensant que cela ferait l’affaire. Et il en fut ainsi. « Douze » évidemment est choisi en fonction de la correspondance avec le nombre des apôtres (douze). C’est le nombre de ceux que le seigneur envoya devant lui en mission. On comprend, avec ce chiffre, que le moine est non seulement un contemplatif mais aussi un missionnaire. On ne sait pas ce que cette fondation devint au cours de son histoire. Mais il existe une église paroissiale dédiée à saint Pasquier. C’est une paroisse encore florissante de nos jours. C’est donc un premier point de rapprochement avec Nantes. Deuxième proximité, ou coïncidence : limitrophe avec la paroisse se trouve le terrain où est construit le grand séminaire de Nantes. Et, en tant que Nantais, votre serviteur y passa une petite dizaine d’années comme séminariste. Autre proximité, impressionnante : c’est que la fête de saint Pasquier a lieu le 10 juillet c’est-à-dire aujourd’hui. Bonne occasion pour recommander la prière pour l’accroissement en nombre et en sainteté des vocations religieuses et sacerdotales, dans la ville de Nantes et dans le monde bien sûr, Urbi et Orbi. Priez pour les vocations sacerdotales dans le Jura pastoral, c’est important.
Et maintenant, passons à ce merveilleux texte : La parabole du bon Samaritain. Commençons par un rapprochement souriant : le pauvre voyageurs descendait des hauteur du sanctuaire, de Jérusalem à 800 mètres d’altitude, à Jéricho non loin de la Mer Morte à moins 250 mètres. Quelle chaleur ! Mais la rencontre avec les bandits a été autrement chaude. Il a failli en mourir : semivivo relicto, laissé à moitié mort en raison d’une brutalité intéressée.
L’argent pris aurait dû lui suffire ! La brutalité est hélas toujours présente et pas seulement dans les actualités télévisées. On ne résout d’ailleurs rien par elle.
Mais passons à l’autre acteur du drame, ou personnage le plus important, le Bon Samaritain est autrement intéressant. Que nous enseigne-t-il ? La première leçon c’est la charité, une charité concrète. Il commença de traiter le plus urgent. Il soigne la victime avait que des éléments qu’on ne penserait pas à utiliser de nos jours : de l’huile et du vin !
Sourions peut-être si nous pensons à nos moyens modernes, mais admirons  surtout l’esprit de suite du Samaritain. Il ne laisse pas son œuvre inachevée : il confie le blessé à l’aubergiste en promettant de repasser à l’occasion et de le rembourser pour ce qu’il aurait dépensé en plus. Rien ne vaut la charité, c’est la reine des vertus. C’est bien simple, il suffit d’aimer. La charité, c’est l’efflorescence finale, le bouquet achevé. Mais le sommet qui est l’amour ne doit pas nous laisser dans l’oubli de la base qui n’est pas automatiquement solide et sûre.
Le docteur de la loi a posé la question basique : « Maître que dois–je faire pour avoir la vie éternelle ? » Il en va aujourd’hui dans l’Eglise comme du temps de l’Ancien Testament et de Moïse. La perfection c’est la charité, mais il ne faut pas perdre de vue le salut des âmes. Cette pensée, ce but, doit  orienter toutes les activités de l’Eglise.
Servir les frères, venir en aide aux cabossé de la vie, consoler toute tristesse, c’est bien, indispensable, mais il ne faut pas oublier la finalité : que tous les hommes soient sauvés, qu’ils aient la vie éternelle et entrent dans le royaume. Jésus y a préparé une place pour chacun par les mérites de sa passion. Il a préparé une place pour chacun. Travailler au salut des âmes,  c’est inviter à dire oui au royaume, et à tout miser là-dessus.

Une pensée étonnante nous est fournie par la première lecture. Moïse dit au peuple que la sainteté de vie n’est pas quelque chose d’impossible puisque Dieu est déjà en nous. La Parole est proche de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. Moïse dit cela, et c’est déjà merveilleux. Pourtant, dans l’Ancien Testament l’homme n’était pas aussi proche de Dieu que nous, par le tabernacle et la communion à la messe. C’est là que nous le voyons, le touchons corps, âme et divinité. L’homme a besoin d’images, de figure, pour accéder au spirituel. Le Christ n’est-il pas cette image ? Paul le dit aux Colossiens : « Il est l’image du Dieu invisible le premier né avant toute créature. » Voir Dieu ainsi, par les yeux de la foi, quel bonheur ! C’est plus savoureux que le miel qui coule des rayons. Mais ce bonheur déjà si grand, ne nous fait pas oublier la croix. Dieu le Père veut tous nous réconcilier avec lui, par le Christ, faisant la paix par le sang de sa croix, la paix pour tous les êtres, sur la terre et dans le ciel. Confions tout cela à Marie notre mère. Amen !

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