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jeudi 7 juillet 2016

72 disciples ou 12 apôtres?


7 juillet 2016 - Jeudi, 14ème Semaine du Temps Ordinaire
1ère lecture : « Mon cœur se retourne contre moi » (Os 11, 1-4.8c-9)
Evangile : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » (Mt 10, 7-15)

L'Evangile qui nous est proposé par la liturgie ce matin fait partie des "curiosités" intrigantes. Luc parlait dans l'Evangile de dimanche (Lc 10, 1-12.17-20) de l'envoi de 72 disciples en mission et Matthieu mentionnait hier les 12 Apôtres recevant les mêmes pouvoirs et conseils pour annoncer la Bonne Nouvelle. Ceci nous permet de rappeler une fois de plus que si la révélation vient de Dieu, l'Ecriture passe par des hommes... Les Evangiles, ce n'est pas le Coran, ne serait-ce qu'à ce point de vue (selon la compréhension encore traditionnelle). Il ne s'agit pas d'une dictée, mais d'une inspiration. Un homme écrit sous l'inspiration de l'Esprit, en utilisant des matériaux, avec une intention, un arrière-fond culturel, etc... Luc est tourné vers l'annonce de l'Evangile aux nations. Matthieu ce serait plutôt cette annonce au peuple juif.

Une tradition veut aussi que les 72 disciples fassent référence au presbytérat et les 12 Apôtres à l'épiscpat. Pourquoi pas? Il fallait de nombreux ouvriers pour annoncer l'Evangile aux nations.

Ci-dessous un passage d'une audience de Jean-Paul II sur le presbytérat (31 mars 1993) :

Nous savons par l’Evangile que Jésus a attribué à Pierre et aux Douze une autorité suprême sur son Église, mais qu’il a voulu des collaborateurs pour leur mission. Ce qu’atteste l’évangéliste Luc est significatif, à savoir que Jésus, après avoir envoyé les Douze en mission (cf. 9, 1-6), envoie un nombre encore plus grand de disciples, comme pour signifier que la mission des Douze ne suffit pas pour l’œuvre d’évangélisation : “ Après cela, le Seigneur désigna soixante-douze autres et les envoya deux par deux en avant de lui dans toute ville et tout endroit où lui-même devait aller ” (Lc 10, 1).
Certes, ce passage ne fait que préfigurer le ministère que le Christ établira formellement plus tard. Mais il manifeste déjà l’intention du divin Maître d’introduire un nombre important de collaborateurs dans le travail de la “ vigne ”. Jésus avait choisi les Douze parmi un nombre plus important de disciples (cf. Lc 6, 12. 13). Ces “ disciples ”, selon le sens de ce terme dans les récits évangéliques, ne sont pas seulement ceux qui croient en Jésus, mais ceux qui le suivent, qui veulent recevoir son enseignement de Maître et se consacrer à son œuvre. Et Jésus les intègre dans sa mission.
Selon Luc, c’est précisément en cette circonstance que Jésus dit : “ La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nombreux ” (10, 2). Il indiquait ainsi que, pour lui, et selon l’expérience du premier ministère, le nombre des ouvriers était trop petit. Il ne l’était pas seulement alors, mais pour tous les temps, pour notre époque aussi, où le problème est devenu particulièrement grave. Nous devons l’affronter en nous sentant stimulés et en même temps réconfortés par ces paroles et – pourrait-on dire – par ce regard de Jésus sur les champs où il faut des ouvriers pour moissonner le blé. Jésus a donné l’exemple par son initiative, que l’on pourrait appeler de “ promotion vocationnelle ” : il a envoyé les 72 disciples en plus des 12 Apôtres.
4. Si nous nous en tenons à l’Évangile, Jésus assigne aux 72 disciples une mission semblable à celle des Douze : les disciples sont envoyés pour annoncer la venue du Royaume de Dieu. Ils exerceront cette prédication au nom du Christ, avec son autorité : “ Qui vous écoute m’écoute, qui vous rejette me rejette, et qui me rejette rejette Celui qui m’a envoyé ” (Lc 10, 16).
Comme les Douze (cf. Mc 6, 7 ; Lc 9, 1), les disciples reçoivent le pouvoir d’expulser les esprits mauvais, si bien que, après les premières expériences, ils disent à Jésus : “ Seigneur, même les démons nous étaient soumis en ton nom ”. Ce pouvoir est confirmé par Jésus lui-même : “ Je voyais Satan tomber du ciel comme l’éclair ! Je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds serpents, scorpions et toute la puissance de l’Ennemi ” (Lc 10, 17-19).
Il s’agit également pour eux de participer avec les Douze à l’œuvre rédemptrice de l’unique Prêtre de la nouvelle Alliance, le Christ, qui a voulu leur confier, à eux aussi, une mission et des pouvoirs semblables à ceux des Douze. L’institution du presbytérat ne correspond donc pas seulement à une nécessité pratique des évêques qui ressentent le besoin d’avoir des collaborateurs, mais découle d’une intention explicite du Christ.

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