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dimanche 3 juillet 2016

Réjouissez-vous!


1ère lecture : « Voici que je dirige vers elle la paix comme un fleuve » (Is 66, 10-14c)
2ème lecture : « Je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus » (Ga 6, 14-18)
Evangile : « Votre paix ira reposer sur lui » (Lc 10, 1-12.17-20)


« Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »

Frères et Sœurs,

Notre Evangile n’est-il pas approprié pour un début de vacances ? Nous nous réjouissons avec les nouveaux diplômés, de brillantes arrivées pour un plus long départ… Nous sommes heureux d’une période de calme et de diminution de stress… Les 72 premiers disciples reviennent après leur labeur et premier examen pratique de messager de l’Evangile. Ils rappellent les 72 anciens appelés à soulager Moïse. Ils sont envoyés pour préparer la venue de Jésus.

Nous nous réjouissons ce matin avec ceux qui célèbrent un anniversaire d’ordination sacerdotale en demandant aussi qui va prendre la relève ?

Oui, « Réjouissez-vous ! » Mais de quoi ? « Parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » nous dit le Seigneur, comme à eux. Saint Jean-Paul II s’était adressé aux prêtres en Suisse en leur demandant de se réjouir : De même, chers frères prêtres, ne vous attristez pas de ce que les démons ne vous sont pas soumis de façon visible, de ce que le monde n’acquiesce pas d’emblée au Message, mais réjouissez-vous d’avoir fait l’œuvre du Christ et de mériter de partager son sort dans le Ciel.
Pour accomplir l’œuvre du Christ, encore faut-il le connaître ? A quoi consacrer le temps qui nous est donné pendant ces vacances ? Pourquoi ne pas à lire in extenso l’Evangile de saint Luc… Peut-être même sur un arrière-fond d’un tour de France ou de jeux olympiques ou de foot. Avec les matchs nuls, ils laissent nos facultés presque totalement au repos. 2% sur la télé et le reste est libre. Vous coupez le son et les prédicateurs sportifs vous laissent tranquilles, avec 99 % de concentration possible.
Que découvrirez-vous ? La cause de votre joie, à savoir que nos noms sont inscrits dans les cieux, nous sommes appelés à partager le sort du Christ dans le ciel. Nous  trouverons dans l’Evangile la recette du bonheur et celui qui nous le procure.


Cela est-il adressé à des parfaits ? Saint Paul nous a dit que nous avons le bonheur « d’être une création nouvelle. » S’il y a création nouvelle, c’est dire qu’il y en a eu une ancienne. Cette ancienne a mérité d’être renouvelée ! Pourquoi ? La question n’est pas anodine. Le prophète Isaïe dans la première lecture parle de joie, d’exultation, d’allégresse. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu des pleurs. Israël a été déporté, envoyé en exil. Le prophète annonce tout à la fin de son livre, son retour. Dieu lui a fait miséricorde. Le passage qui nous intéresse a pour titre « Jugement sur Jérusalem ». Ce jugement est un jugement de miséricorde, Dieu relève son peuple et le rappelle. Il se comporte comme une mère à son égard. Enfante-t-on une nation en une fois ? Si c’est moi qui fais naître, fermerais-je le sein dit le Seigneur ton Dieu ?
C’est à cela que nous sommes appelés, à une joie toute neuve , à une promesse définitivement accomplie. Nous pouvons résumer en quatre mots nos lectures : Consolation, joie, paix et miséricorde. Ils nous éclairent sur le cœur de Dieu et ses intentions pour nous.
Si des vacances sont une certaine image du bonheur, l’analogie est tout de même lointaine avec le chemin que le Seigneur nous demande d’emprunter avec lui pour un temps. Les 72 disciples envoyés deux par deux se sont réjouis de ce que les esprits leur sont soumis et du fait que la Bonne Nouvelle ait passé après plusieurs expériences. Ce ne sont pas à des pouvoirs et des réussites pastorales évidemment souhaitables qu’il faut s’attacher, mais « réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » La vie éternelle est la valeur sûre pour nous d’abord ! Plus que nos trésors et monnaies de toutes sortes.


L’homme nouveau que nous avons revêtu, c’est le Christ, le Christ crucifié et ressuscité. La finale de l’épître de saint Paul aux Galates, ces fous de Galates prêts à croire en n’importe quelle fable ou contes à dormir debout, cette finale est éclairante. Saint Paul nous dit porter dans son propre corps les marques des souffrances de Jésus et Saint Jean Chrysostome explicite ainsi : «Lui, il se glorifie de ses cicatrices, et, comme les porte-drapeaux (porte-enseignes) d'une armée, il est fier de ses blessures et se plaît à les montrer». Il est vrai qu’il ne se gêne pas pour témoigner de ce qu’il a traversé et reçu, lui le persécuteur devenu persécuté et témoin du ressuscité. Impossible de douter de sa sincérité devant le descriptif de ses épreuves. Certains disent aussi que Paul aurait porté des signes de la passion du Christ comme ce qui peut se passer pour certains mystiques. Le mot stigmata en grec, nous a donné celui de stigmates :  les marques des souffrances de Jésus.


Pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde.   Parler de croix et de blessures nous laisse vraiment interloqués, le Seigneur ne nous a-t-il pas dit dans l’Evangile : « Absolument rien ne pourra vous nuire. ». Y a-t-il plus belle démonstration que la vie de saint Paul ? Il a traversé victorieusement toutes les épreuves dont il porte les cicatrices, les stigmata, ce qu’il a du endurer pour être témoin privilégié du Seigneur. « Ce qui compte… c’est d’être une création nouvelle. » Que procure le fait d’être une création nouvelle ? « Paix et miséricorde. »
Quelle force avons-nous reçu ! Notre âme, vieillie dans le péché, a repris tout à coup par l'effet du baptême une nouvelle jeunesse et qu'elle a été en quelque sorte créée à nouveau, commente Jean Chrysostome.
 « Absolument rien ne pourra vous nuire. » Mais nous tombons toujours… Judicieuse remarque ! Mais « absolument rien ne pourra vous nuire » parce que « Je suis ressuscité » nous dit le Seigneur. Personne ne pourra nous arracher de sa main. Sa miséricorde nous est acquise et elle est infinie. « Confiance, je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. » « Réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. »
Réjouissons-nous avec Marie de ce que le Seigneur soit venu. Kairé!
« Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent » chante Marie, Mère de Miséricorde dans son Magnificat. Qu’il nous accompagne durant nos vacances. Amen.

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