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dimanche 13 décembre 2020

Réjouissez-vous!

 


13 décembre 2020  - dimanche, 3ème Semaine de l'Avent GAUDETE — Année B

Première lecture « Je tressaille de joie dans le Seigneur » Is 61, 1-2a.10-11
Cantique Mon âme exulte en mon Dieu. Lc 1, 46b-48, 49-50,...
Deuxième lecture « Que votre esprit, votre âme et votre corps soient gardés pour la ven... 1 Th 5, 16-24
Évangile « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » Jn 1, 6-8.19-28

Chers frères et sœurs,
Durant le temps de l’Avent, c’est un personnage bien singulier qui vient à notre rencontre, Jean-Baptiste, dans son désert et sur les bords du Jourdain où il baptisait. Un désert à 1000 mètres avec le froid, la neige et les sapins, comme ici, concédons un certain contraste avec les déserts de la vallée du Jourdain. Toutefois il existe bien des froids ou glacés comme en Russie. Soljénitsyne avait hésité de venir s’établir dans la chaîne Jurassienne durant son exil, parce qu’il lui rappelait son pays natal, saint Séraphin de Sarov et tout le contexte de cette spiritualité d'autres déserts qui en sont bien.
Revenons à Jean-Baptiste, Yehohanan en hébreu, dont le nom signifie « Dieu fait grâce », il est à lui seul tout un programme. Ce rappel revêt un double intérêt, puisque Jean est aussi le nom de l’évangéliste. Celui de Jésus signifie « Dieu sauve ». Nous percevons bien que la miséricorde est la clef de la venue de Jésus, de l’envoi du Messie et du message de Jean. Son cri dans le désert est un appel à la conversion. Les prêtres et les lévites lui envoient des émissaires qui lui demandent qui es-tu ? Pour quelle raison ? Ils connaissent pourtant bien son identité et savent qu’il est des leurs, issu d’une famille sacerdotale. Ils connaissent son père Zacharie et sa mère Élisabeth. Jean aurait d’ailleurs du se trouver au temple parmi eux. La question qui vient à l’esprit est celle-ci : Pourquoi est-il alors allé au désert ? Nous pourrions sans peine évoquer le contexte des esséniens de Qumran, dont vous avez certainement entendu parler. Ils appartenaient aussi à ce milieu. Ce qui les interpelle réside donc ailleurs, dans son message, dans sa prédication qui attire des foules. Là réside leur inquiétude certainement, le contexte politique local étant agité. Jean commence par dire : « Je ne suis pas le Christ », ce qui aurait dû leur être évident, puisqu’il ne descendait pas de David. Le Messie, le Christ inquiétait tout le monde, le peuple juif désirant ardemment un libérateur. Cette venue dans leur esprit allait provoquer un bouleversement institutionnel, une guerre de libération contre l’occupant romain, toutes choses qui déplairaient aux pouvoirs en place. Leur histoire récente montrait que la dynastie hérodienne et même les grands-prêtres n’étaient pas vraiment légitimes. Tous ceux-là, aspiraient à la stabilité et avaient dans l’intention d’empêcher toute modification qui ne pouvait être qu’à risques pour eux. Hérode le grand en avait donné la preuve trente ans auparavant. On demande alors à Jean : Es-tu le prophète annoncé, Élie qui doit revenir ? « Je ne le suis pas, dit-il ». Pourtant Jésus, ailleurs, dit qu’Élie est venu en sa personne et qu’ils l’ont mis à mort. La référence à Élie est frappante, c’est la dernière parole de Malachie, le dernier prophète et qui clôt son livre et les prophètes, l’Ancien Testament : (3) 23 Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. 24 Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères, pour que je ne vienne pas frapper d’anathème le pays !
La référence a de quoi impressionner. Jean se réfère pourtant dans ce texte à un autre prophète dont le propos est analogue quant à sa mission : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » La finale annonce bien la venue du Messie : « Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé. » Saint Augustin dit que Jean est la voix, mais que dès le commencement le Seigneur était le Verbe. La parole de Dieu est dans le cœur de celui qui la proclame, mais il n’est que la voix. Cela nous concerne chacun, nous avons par notre baptême la mission de proclamer la parole. Jean va baptiser, mais son baptême disparaîtra, celui qui est important et fondamental, sera le baptême demandé par Jésus qui nous rend chacun et chacune, fils et filles de Dieu, fils et filles d’un même Père.
Jean a répondu aux personnes qui l’interrogeaient à Béthanie de Transjordanie, le lieu d’où partira Jésus pour accomplir sa passion. Jésus traversera le Jourdain, et de là montera à Jérusalem pour qu’elle soit accomplie. Nous sommes là en pleine symbolique, l’eau, le baptême, la montée à Jérusalem, la Passion, Pâques, la résurrection et la venue du Saint-Esprit. Nous sommes baptisés dans la mort et la résurrection de Jésus. C’est Lui qui maintenant agit, parle et vit en nous et par nous.
Parmi les questions que nous pouvons nous poser figurent celles-ci : Quel est notre mission propre ? Notre identité chrétienne est-elle la plus importante, avant notre profession, nos soucis de toutes sortes, ce que nous avons ? Il ne s’agit pas simplement d’une sorte de carte d’identité. Celle qu’on nous délivrait autrefois à la commune, mentionnait la confession religieuse. Cela a disparu. Aujourd’hui pour aller dans certains pays, on doit intégrer même et surtout son ADN au passeport. Nous avons en nous quelque chose de plus profond, une identité spirituelle cachée. Le Seigneur est venu habiter chez nous et y établir sa demeure. Il vient parler à travers nous, s’exprimer par nos actions et toute notre vie. Comment le faisons-nous ? Comment montrons-nous autour de nous, que nous avons reçu à notre baptême une part de l’ADN spirituel du Christ ? Est-ce que la joie d’être enfants de Dieu nous habite ? Quelle est notre sentiment intérieur en apprenant qu’il vient bientôt ? S’agit-il de questions angoissées ? Que va-t-il venir encore nous demander l’année qui vient ? Il va demander certes, mais demander surtout de nous accompagner. Sans lui nous ne pouvons rien faire. Il vient nous libérer de tout ce qui nous retient d’aller vers son Père. Comment préparons-nous nos cœurs pour célébrer Noël ? Cette année, nous sommes contraints à vivre sa venue en mode confiné. Ne serait-ce pas l’occasion de mettre ce temps à profit, cette occasion comme un temps favorable pour méditer sur cet enfant et la joie qu’il nous apporte et son programme de vie ?
Nous avons entendu tout à l’heure le Magnificat où Marie exprime sa joie d’accomplir sa mission et l’amour de Dieu pour elle. Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur. Je ne puis que souhaiter que sa joie nous habite tous. Mettons-nous à son école, elle va nous apprendre à attendre patiemment la venue de son Fils qui vient bientôt. Les mamans savent ce que c’est que d’attendre un enfant qui va venir. On ne le voit pas, mais elles ont la certitude de le voir bientôt. Le Christ vient bientôt, que sa joie nous habite. Amen.

Sainte Mère du rédempteur,
porte du ciel toujours ouverte,
étoile de la mer,
viens au secours du peuple qui tombe
et qui cherche à se relever.
Tu as enfanté, ô merveille,
celui qui t’a créée.
Tu demeures toujours vierge,
accueille le salut
de l’ange Gabriel
et prends pitié de nous, pécheurs.

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