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dimanche 13 juin 2021

Le Cédre du Liban chez nous. Ce n'est pas un rêve!

 




13 juin 2021 - dimanche, 11ème Semaine du Temps Ordinaire — Année B
Lectures de la messe
Première lecture « Je relève l’arbre renversé » Ez 17, 22-24
Psaume Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce ! 91 (92), 2-3, 13-14,...
Deuxième lecture « Que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition... 2 Co 5, 6-10
Évangile « C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit... Mc 4, 26-34

 Chers Frères et Sœurs,

Lorsque nous entendons des mots tels que règne, et règne de Dieu, nous avons diverses représentations qui nous viennent à l’esprit, de l’épopée napoléonienne à la royauté de droit divin en passant par les intégrismes de tout poil, puis en intégrant l’abomination de la désolation de notre époque contemporaine, l’horreur totale : les personnalités narcissiques perverses, manipulatrices, incapables d’empathie, toxiques, etc… l’horreur à petite et grande échelle. Le vocabulaire est riche. L’Église étant composée de personnes humaines et donc faillibles et pécheresses n’est pas exempte… Il n’y a pas eu que les Borgia, et même Marozie et Théodora qui avait de la suite dans les idées.  

Le royaume de Dieu ce n’est pas cela. Les disciples ont eu bien de la peine à le comprendre. Même après la résurrection et avant l’Ascension, ils songeaient à un royaume terrestre, une domination d’Israël sur toute la terre. Les Apôtres envisageaient des postes de ministres, avec des miracles et Jésus ressuscité à leur tête, ç’aurait été une heureuse promenade de santé, le paradis sur terre. Jésus avec toute sa pédagogie n’arrivait pas à le leur faire comprendre. L’auraient-ils suivi s’il leur avait dévoilé tout ce qu’ils auraient du souffrir comme lui. Comme traumatisme, il ne pouvait d’ailleurs rien y avoir de plus fracassant et destructeur que sa propre mort. C’est bien ce qu’escomptaient pharisiens et grands-prêtres qui avaient condamné et fait exécuter Jésus : A la mort du berger, le troupeau aurait du se disperser. Les évangiles, les Actes et saint Paul nous disent pourtant que c’est le contraire qui s’est produit et vous-mêmes en êtes les témoins. Nous ne serions pas ici, si une force discrète et incroyablement puissante n’était entrée en scène et n’agissait pas en nous, n’agissait pas dans l’Église.

Même après des glaciations ou des hivers très rudes, la vie surgit à nouveau. Jésus prend l’exemple de la croissance des blés ; nous les voyons pousser dans nos champs en cette saison. Dans nos jardins, il arrive même qu’après avoir bien retourné la terre, surgissent quelques plants issus de l’année précédente. La vie est têtue, j’allais dire comme l’Esprit-Saint, mais il l’est encore plus, il est encore plus fort.

Vous avez retenu l’image du cèdre de la première lecture. « À la cime du grand cèdre, je prendrai une tige ; au sommet de sa ramure, j’en cueillerai une toute jeune, et je la planterai moi-même sur une montagne très élevée. Sur la haute montagne d’Israël je la planterai. » Il paraît qu’en Ajoie on va en tester en raison du réchauffement climatique. Je les aime beaucoup, parce que étant tout petit, il y en avait un à côté de la maison de mon grand-père. Je les aime, non seulement à cause du plus vieux de Suisse à Genève près de la gare, qui a vu Napoléon, mais encore parce qu’il rappelle le Liban qui souffre beaucoup aujourd’hui. Il nous faut prier pour ce pays. La lecture parle d’une tige emportée par le grand aigle, ce type de multiplication est plutôt difficile pour cette espèce. Le grand aigle, c’est le Seigneur, qui l’emporte sur la montagne où Jésus est mort et ressuscité. Le grand arbre va symboliser pour les Pères la première alliance et le rameau qui va devenir un grand arbre, l’Église. C’est la lecture qui en est faite aujourd’hui. L’Église grandit toujours.

Est-ce visible en permanence ? Mais alors ce fameux Royaume où se construit-il et quand? Il paraît bien discret et vieillissant en certaines périodes. Comment le discerner, quels chemins de croissance utilise-t-il ? Lorsque le Seigneur s’est élevé pour aller siéger auprès de son Père , il a demandé à ses Apôtres d’aller apporter la Bonne Nouvelle à toutes les Nations et de les baptiser au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit jusqu’à ce qu’il revienne. Rappelons-nous que nous avons reçu avec notre baptême et avec la confirmation deux dons extraordinaires qui laissent une marque dans notre âme. Les théologiens disent qu’il s’agit de sacrements à caractère. Ce sont des sources de vie, non seulement pour nous, mais pour ceux qui nous entourent.

Nous fêtions vendredi le Sacré-Cœur et un très beau texte de saint Bonaventure nous expliquait qu’il est la source de la vie et que le sang et l’eau signes de la vie et de l’amour de Jésus s’écoulait et se divisait en 4 fleuves qui arrosaient le paradis. Nous pourrions aussi dire qu’ils entrent dans le sol et la terre de notre humanité pour ressortir en nous et se répandre autour de nous, à la manière de résurgences comme certaines rivières, par la porte des sacrements que nous avons reçu. Le Seigneur entre en nous pour nous faire grandir et faire grandir son Église, pour que son amour vienne imprégner toutes nos vies. Le sacrement de mariage sert à fortifier et grandir l’amour de ceux qui se le donnent, par seulement pour que s’améliore leur confort personnel… « Notre chez nous à nous tous seuls, prière de ne pas déranger pour l’éternité », c’est au contraire pour que se répande le véritable amour dans sa totalité pour le bien de tous et pour que grandisse la communauté de ceux qui ont le bonheur de rencontrer Dieu. L’Église a un aspect visible et invisible. Elle est destinée à accueillir tous les hommes, car Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et il veut qu’aucun ne se perde, il aime toutefois notre liberté qui est à l’image de la sienne. Dieu est parfaitement libre et aime parfaitement. La Trinité est un mystère d’amour où les trois personnes se donnent totalement. Nous sommes appelés à partager cet amour, à notre place d’hommes et de femmes. Jésus en sa personne est venu montrer qu’il est possible à l’homme de rencontrer Dieu et de participer à son bonheur, non pas en restant à côté de la porte d’entrée en écoutant la musique de la fête, mais en devenant nous-mêmes participants du bonheur de ce Royaume où Dieu sera tout en tous. L’Eucharistie nous a été donnée pour grandir, pour marcher vers le Royaume. Notre croissance s’achèvera dans notre rencontre avec le Seigneur qui n’est pas une fin, mais une participation à son bonheur.

Le Royaume de Dieu est au-dedans de nous et nous serons un jour totalement en Dieu. Mais ce Royaume commence dès maintenant, l’invisible englobe le visible. Le pape François aime à rappeler que nous ne pouvons pas établir un mur de séparation entre le bonheur à venir et ce que nous vivons maintenant. « Le royaume de Dieu n’est pas seulement à placer dans le futur. « Le royaume de Dieu est parmi vous », il est déjà présent et nous pouvons dès maintenant faire l’expérience de sa puissance spirituelle. Dieu vient établir sa seigneurie dans notre histoire, dans l’aujourd’hui de tous les jours, dans notre vie ; et là où elle est accueillie avec foi et humilité germent l’amour, la joie et la paix. Le signe que nous pouvons retenir est celui de la joie qu’avait allumée dans le cœur des Apôtres l’Esprit-Saint. Il est assez particulier d’avoir reçu la bastonnade, d’avoir traversé les épreuves de Saint Paul et d’être joyeux. Nous pouvons demander à l’Esprit de nous donner cette joie que rien ne devrait pouvoir éteindre. Que Marie dont nous fêtions le Cœur Immaculé hier nous apprenne à accueillir cet Esprit et à le donner pleinement par notre oui. Amen.

 

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