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dimanche 26 décembre 2021

La Sainte Famille


 

La Sainte Famille — Année C

Chers frères et sœurs,

Célébrer la fête de la sainte Famille est certainement difficile à vivre pour un bon nombre tant les difficultés que nous vivons sont nombreuses. Cependant, s’il est une famille d’accueil qui peut tous nous aider, c’est bien la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Les textes d’aujourd’hui nous disent que nous sommes tous invités à entrer dans une famille, à commencer par la dernière lecture tirée de la première épître de saint Jean : « Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes. » Nous le sommes dès maintenant dit-il. Ce n’est pas une petite consolation que d’être habité par cette certitude et cette Bonne Nouvelle. Nous avons entendu hier, l’ange annoncer une bonne nouvelle aux bergers, celle de la naissance de Jésus dans une vraie famille. Il faut croire en cette Bonne Nouvelle, le pauvre Zacharie qui n’avait pas voulu croire en celle que lui a annoncée l’ange est devenu muet jusqu’à ce qu’elle advienne. En tout temps, et aussi par gros temps, essayons de rendre gloire à Dieu et de croire qu’il veut notre bonheur. Nous devons nous-mêmes devenir, d’une certaine manière, des anges, des messagers et des témoins de cette Bonne Nouvelle.

Le pape François a lancé depuis le mois de Mars une année consacrée à son exhortation Amoris Laetitia sur la famille. Il l’a rappelé ce midi à l’Angélus et a publié une lettre à ce sujet. Il commençait son exhortation post synodale sur la famille par ces mots : « La joie de l’amour qui est vécue dans les familles est aussi la joie de l’Église. » Le but n’est donc pas de créer une sorte de refuge fortifié et hermétique, mais de vivre la joie de l’amour. L’ange annonçait hier aux bergers une Bonne Nouvelle, l’Évangile, qui sera une grande joie pour toute le Peuple. La finalité est donc bien la joie et pas une position de repli. D’ailleurs Dieu n’en est pas une, puisque la vie de la Trinité est la source de notre joie par son amour partagé et vécu. Il veut dilater notre cœur.

Dans l’Évangile nous voyons Jésus parvenu à l’âge religieux adulte, on dirait aujourd’hui qu’il a fait sa confirmation. Pour les jeunes juifs on appelle cela bar-mitsva, il prend une part active à la prière liturgique. Jésus étonne déjà  les docteurs de la Loi. Il « les écoutait et leur posait des questions,  et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. » Nous ne pouvons écarter la constatation qu’il ne s’agissait pas encore pour lui à cet âge de lever le drapeau de l’indépendance. Mais je ne vous apprends rien en vous disant que dans une famille, il est indispensable d’apprendre à s’écouter et à se comprendre, à s’aimer, à s’adapter à l’autre, y compris à la croissance de ces enfants qui ne restent pas des poupons mais qui grandissent, deviennent des adolescents avec leur vision et leur compréhension du monde et qui doivent développer leur personnalité et se stabiliser.

Si le Seigneur a passé 30 ans dans le cadre d’une famille humaine et a partagé la vie d’un village, c’est qu’il a voulu nous transmettre un message, à savoir que nous pouvons grandir dans l’amour de Dieu et dans cet espace particulier. La famille est le lieu principal où nous pouvons rencontrer le Seigneur. Elle est constituée par une alliance, par un mariage où l’enfant est accueilli. La présence de Dieu est bien nécessaire pour qu’elle tienne.

« L’alliance d’amour et de fidélité, dont vit la Sainte Famille de Nazareth, dit le pape, illumine le principe qui donne forme à toute famille et la rend capable de mieux affronter les vicissitudes de la vie et de l’histoire. Sur cette base, toute famille, malgré sa faiblesse, peut devenir une lumière dans l’obscurité du monde.  ‘‘Une leçon de vie familiale. Que Nazareth nous enseigne ce qu’est la famille, sa communion d’amour, son austère et simple beauté, son caractère sacré et inviolable; apprenons de Nazareth comment la formation qu’on y reçoit est douce et irremplaçable; apprenons quel est son rôle primordial sur le plan social’’ (Paul VI, Discours prononcé à Nazareth, 5 janvier 1964) ».[58]

Le sacrement de mariage est une aide précieuse. Les différentes situations de la vie, les jours qui passent, l'arrivée des enfants, le travail, les maladies, sont les circonstances dans lesquelles l'engagement pris l'un envers l'autre implique pour chacun le devoir d’abandonner ses inerties, ses certitudes, ses zones de confort, et de sortir vers la terre que Dieu promet : être deux dans le Christ, deux en un.

C’est dans la famille humaine, réunie par le Christ, qu’est restituée ‘‘l’image et la ressemblance’’ de la Sainte Trinité (cf. Gn 1, 26), mystère d’où jaillit tout amour véritable.

Il s’agit là du grand signe que doit et peut donner la famille. Le mariage est le signe de l’union du Christ et de l’Église, mais la famille est aussi un signe de la vie Trinitaire habitée par l’amour. Mais quelle aventure que celui d’une structure vivante ! Elle n’a rien d’une statue de bronze figée, immobile, bien solide.

 Elle doit nous donner l’envie, le grand désir d’entrer dans la communion de la grande famille de Dieu. C’est dans le Christ que nous sommes adoptés personnellement et que nous pouvons participer à la vie de Dieu et en Dieu.

Si Dieu est miséricorde, et qu’il y a des accidents parfois terribles, comme des décès qui surviennent immanquablement, des divisions, des incompréhensions sur le sens de ce qu’est une famille, cela n’enlève rien à ce que doit être la finalité de notre vie et ce qu’elle sera : entrer dans la communion définitive avec les trois personnes divines.

« Bien-aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. » Saint Jean insiste sur le fait que garder les commandements de Dieu est le signe que nous demeurons en Dieu. Mais il veut que tous les hommes soient sauvés et qu’aucun ne se perde. Tant mieux si nous pouvons par nos familles témoigner de cet amour de Dieu pour tous les hommes et nous entraider dans nos situations respectives à marcher vers le Royaume. L’enfant de la crèche est venu pour réconcilier, pour réconforter, pour relever et faire de chacun de nous ses frères et ses sœurs. Il nous accueille comme un enfant, avec son sourire, des étoiles dans le regard qui nous montrent le chemin vers la vie en Dieu. Il nous demande notre aide et notre protection. Qui ne se laisserait pas toucher par un petit enfant ?

Que le Seigneur soit accueilli dans chacune de nos familles, avec la sienne. Accordons-lui notre hospitalité et prions les uns pour les autres. Amen.

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