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dimanche 19 décembre 2021

VIsitation

 

Source de l'image :
Cathédrale Maronite Saint Georges Beyrouth.
Occasion de prier pour la Terre Sainte privée de pèlerins et pour le Liban.
 

 19 décembre 2021 - 4ème Dimanche de l'Avent — Année C

 
Première lecture « De toi sortira celui qui doit gouverner Israël » Mi 5, 1-4a
Psaume Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés ! Ps 79 (80), 2a.c.3bc...
Deuxième lecture « Me voici, je suis venu pour faire ta volonté » He 10, 5-10
Évangile « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?... Lc 1, 39-45

Chers Frères et Sœurs,

L’Evangile de ce Dimanche nous permet de célébrer un mystère joyeux celui de la Visitation, et une rencontre singulière à 4 participants sur le moment, mais auxquelles se joignent toutes les générations d’hier, d’aujourd’hui et de demain pour vivre ce moment béni. « Toutes les générations me diront bienheureuse » toutes se réjouiront de la venue du Sauveur.

La prophétie de Michée présente le Messie comme un berger fort et puissant qui apportera la paix. Alors que la seconde apporte un contraste certain avec la manière dont il conclura l’Alliance et apportera la paix. Quelle puissance peut-il y avoir dans une extrême faiblesse d’un berger qui meurt, prend un corps et s’offre en sacrifice ?

Dans le contexte historique, le Seigneur s’incarne dans une période où Israël vit sous une domination étrangère, des grands-prêtres qui ne sont pas légitimes et sous un roi appartenant à la dynastie  hasmonéenne qui n’est ni totalement juive, ni de la descendance de David. Hérode a entrepris la reconstruction du temple pour se faire accepter, mais cela ne suffit pas pour les juifs observants.

Quel mystère que de voir le messie s’incarner à Nazareth aux confins de la Terre d’Israël, et dont on doute qu’il ne puisse sortir quelque chose de bon, le village n’étant même pas cité dans les Écritures. Il s’est bien rattrapé depuis.

Comme il faut honorer la spiritualité du Carmel en ces saints lieux, vous m’autorisez une mention du Bienheureux Père Marie-Eugène dans un petit ouvrage intitulé la Vierge Marie toute Mère. Une librairie sur la toile l’a classé dans la rubrique religion et ésotérisme, ce qui peut nous autoriser à sourire dans le cadre d’un mystère joyeux.

Le Père Marie-Eugène mentionne la disposition d’abandon fondamentale de Marie dont le cœur connaissait les nuances délicates des sentiments et l’intelligence la pensée de Dieu.

Elle se livre complètement, sait aussi tout accepter, et remercier de tout. Tout lui est très bon puisque tout lui vient de l'amour. La mère de Dieu est aussi petit enfant.

Après l’Annonciation, Marie se rend auprès d’Elisabeth, pour remplir un devoir de charité, mais aussi pour aller constater justement cette preuve qui lui était donnée. Cette Visitation qui lui a fait franchir environ 150 km avec son âne, le témoin privilégié des mystères joyeux mais aussi de l’entrée de Jésus à Jérusalem. Les bestiaires bibliques lui donnent une  bonne place et certains titres amusent : « L'âne, le Job des animaux : De l'âne biblique à l'âne littéraire » Il y a de tout. Je ne sais pas si Marie avait un dialogue avec son âne, comme Balaam, mais ce qui l’intéressait surtout c’est le signe annoncé par l’ange et donc la rencontre avec Élisabeth et ce petit enfant. Arrivant à Aïn Karim, Marie voit immédiatement Elisabeth, elle a vite fait de constater le fait à 6 mois, on ne peut plus rien cacher; et surtout, il se passe à ce

moment-là une manifestation de l'Esprit Saint. Marie qui porte Jésus en elle, dans son sein, est remplie de l'Esprit Saint. Elisabeth, elle aussi, a été favorisée d'une action surnaturelle.

A la salutation de Marie se produit une rencontre comme de deux torches allumées, ou plutôt embrasées. Elisabeth accuse immédiatement l'effet de la flamme. Elle a senti quelque chose: son enfant a tressailli dans son sein. L’Enfant Jésus a communiqué directement avec l'enfant qu'Elisabeth porte dans son sein, et il l'a purifié par l'action de l'Esprit Saint. Les mamans connaissent les agitations des enfants qui vont bientôt naître. Certaines m’ont dit qu’il faut parfois remettre des pieds en place. Certains essayent de se retourner. Toute une gymnastique. Mais ici, Jean devient prophète dans le sein de sa mère.

L’hymne acathiste à la mère de Dieu a un passage sur la Visitation qui ne peut manquer de toucher. Portant le Seigneur dans son sein, Marie partit en hâte chez Élisabeth. Lorsqu’il reconnut la salutation de Marie, l’enfant, Jean-Baptiste, se réjouit aussitôt, bondissant d’allégresse comme pour chanter à la Mère de Dieu : Réjouis-toi Jeune pousse au Bourgeon immortel. Réjouis-toi Jardin au Fruit qui donne Vie. Réjouis-toi toi en qui a germé le Seigneur notre Ami. Réjouis-toi tu as conçu le Semeur de notre vie. Réjouis-toi Épouse inépousée !

Nous pourrions nous demander mais nous alors comment réagir face à ce moment joyeux. Par la joie bien entendu, mais pas seulement de manière extérieure et comme marque de sympathie. Dans l’icône de la Vierge du Signe le Christ apparaît en médaillon, dans le sein de Marie. Elle nous montre, en quelque sorte « en transparence », l’Enfant à venir. Marie vient à notre rencontre pour nous faire prendre conscience que le Christ doit naître en nous et de nous, pour porter la Bonne Nouvelle. Ce n’est plus Jean seulement, le plus grand des enfants nés de la femme qui est en cause, mais Jésus en nous. Nous avons été baptisés pour devenir d’autres Christ, des témoins et des porte-lumière, à l’image des flambeaux mentionnés par le Père Marie-Eugène. Que cette naissance qui nous conduira à l’annonce de la Bonne Nouvelle, à la Mort et à la Résurrection, nous remplisse de joie car Dieu est avec nous et en nous !

Réjouis-toi, toi qui as cru, réjouis-roi parfum d’une offrande qui plaît à Dieu

Réjouis-toi en qui tout l’univers est réconcilié

Réjouis-toi Lieu de la bienveillance de Dieu pour les pécheurs

Réjouis-toi notre assurance auprès de Dieu

Réjouis-toi Épouse inépousée ! Amen.

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