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dimanche 5 décembre 2021

Parousie

 



5 décembre 2021
2ème Dimanche de l'Avent — Année C
Première lecture « Dieu va déployer ta splendeur » Ba 5, 1-9
Psaume Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête ! Ps 125 (126), 1-2ab...
Deuxième lecture « Dans la droiture, marchez sans trébucher vers le jour du Christ » Ph 1, 4-6.8-11
Évangile « Tout être vivant verra le salut de Dieu » Lc 3, 1-6

Chers Frères et Sœurs,

Nous voici devant 4 textes remplis d’espérance qui sont des invitations à la préparation de la venue de Dieu et des invitations à la conversion, mais non dans la crainte. Bien au contraire, c’est un appel à la joie qui sera encore plus marqué dimanche prochain. Nous avons dans l’Évangile la figure de Jean-Baptiste qui signifie « Dieu fait grâce ». Baptiste, c’est le Baptiseur. Jean proclamait un baptême de conversion. Les orientaux, sur les icônes, préfèrent utiliser le qualificatif de Précurseur.

Comme ici, dans le Sud, vous aimez beaucoup l’Écriture Sainte, vous aurez remarqué qu’on nous a proposé un passage de l’Évangile de Saint Luc nous relatant non pas la naissance de Jean-Baptiste, mais bien le message central de sa prédication  qui est une annonce de la venue du Messie, du Seigneur et un appel à la conversion. Saint Luc le date de l’an 27 à 28 de notre ère. Jean n’enseigne pas dans les villes et les villages et dans les synagogues, mais dans le désert, au bord du Jourdain.

Quelle annonce et quel lieu étrange ! Aujourd’hui, nous savons que pour faire passer un message, la méthode la plus appropriée est de passer par des agences spécialisées dans la communication. Ils utilisent l’internet avec des messages publicitaires qui agacent souvent par leurs aspects insistants. On bourre nos caches de cookies et de traceurs. Ou bien cela passe dans nos émissions télé découpées et lardées de messages publicitaires. A l’époque de Jésus, les moyens étaient différents, mais Jean-Baptiste n’était passé ni par les places, ni les marchés, ni les synagogues, il ne s’était pas rendu au temple.

La manière de faire de Jean-Baptiste est un  signal manifestant que Dieu veut s’adresser au cœur de ceux qui l’attendent et veulent venir vers lui. Il paraît avoir voulu une relation de proximité. Pourquoi donc ? Pour que se réalise la prophétie d’Isaïe : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. » C’est apparemment tellement absurde, qu’il ne peut y avoir qu’une raison à ces étranges rassemblements, à savoir un appel de Dieu dans les cœurs. Dieu a besoin de messagers pour partir à la rencontre du plus grand nombre, il a besoin de personnes qui l’aiment de tout leur cœur, pour en faire ses messagers, ses porte-lumière. Pour cela, il les attire au désert par la voix de Jean. Il passe par une voix humaine, à l’écart. En ce temps de l’Avent, est-ce que nous écoutons, nous, la petite voix de celui qui qui habite en nous ? Dieu s’adresse s’adresse ensuite à eux, par un homme réel, une voix réelle, une médiation humaine, à une époque déterminée. Saint Luc, veut montrer qu’il ne s’agit pas de contes ou de mythes, comme on en entendait tant à l’époque. Ils nous rattrapent et nous colonisent d’ailleurs aujourd’hui, même revisités il vous suffit de vous rappeler les films à grand spectacle, les dessins animés, sur les dieux de l’Égypte et autres divinités grecques et romaines, ou de l’Inde et du Japon, des Amériques et de l’hémisphère Sud. Ne parlons pas des divinités médiatiques contemporaines.

Dieu, le Dieu d’Israël, qui a formé son Peuple au désert, l’a rappelé de l’exil, ne veut pas en rester seulement à une sorte de rassemblement de tous les descendants d’Abraham. Il a préparé quelque chose de beaucoup plus grand et important, l’annonce de la Bonne Nouvelle à tous les hommes, et donc la constitution d’une nouvelle famille.

Aujourd’hui ce message continue à se manifester à nous. Ce n’est pas seulement un enregistrement, comme en voit dans certains films de science-fiction qui délivrent le leur en boucle, ou caché dans une mémoire artificielle des siècles avant et qui ne sert qu’une fois. C’est un message qui vient du cœur de Dieu, de Dieu qui est un vivant.

En ce temps de l’Avent nous pouvons nous  rappeler que la parousie, inclut 3 venues du Messie, du Christ. C’est ainsi que l’a compris l’Église. D’abord, Jésus est venu dans la chair, il est venu dans notre chair, Dieu s’est fait homme. Marie, la première a vu et su que Dieu, son Fils avait un corps et un visage. Le Verbe s’est fait chair et les journalistes de ce temps-là, les communicants (cf Bernanos journal d’un curé de campagne) et ceux qui détenaient le pouvoir n’en ont rien su.

Jésus va venir ensuite, en gloire, à la fin des temps., c’est le Juge miséricordieux.

Mais il y a un troisième moment, une troisième venue du Christ, c’est une période intermédiaire, celle que nous vivons aujourd’hui. Le Seigneur vient dans les cœurs dès maintenant, à chaque génération, à chaque fois que naît un enfant, celui que tous ont attendu, vient attendre é son tour, à la porte de son cœur. Il attend pour entrer, une communication, une ouverture, par un sourire, l’amour de ses parents, de sa mère, de ceux qui l’enseignent et qui lui parlent de Lui. Il vient en lui par l’action de l’Esprit-Saint. Il est notre repos et notre réconfort. « Celui qui a commencé en vous un si beau travail, disait Saint Paul dans son épître aux Philippiens tout à l’heure, le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. »

Nous célébrons mercredi l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, cette fête est en quelque sorte le grand message de Lourdes. Nous pouvons nous rappeler que Marie a reçu ce don extraordinaire pour la préparer à être la Mère de Dieu, la Mère de Jésus, vrai Homme et vrai Dieu.

Je vous ai amené aujourd’hui mon icône de la Vierge du Signe qui aide à vivre ce temps de l’Avent. Marie est figurée en orante, les mains levées dans le geste de la prière, et elle porte en médaillon le Christ enfant sur la poitrine. « Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : voici, la jeune fille est enceinte, elle va enfanter un fils et elle lui donnera le nom d'Emmanuel ». Isaïe (7,14). le Premier-né avant les siècles a habité le sein virginal de Marie. "...Celui que les immensités ne peuvent contenir, tu le reçus dans ton sein, ô toi plus vaste que les Cieux."  Demandons à Marie en ce 2ème dimanche de l’Avent de préparer en nous la venue de son Fils. « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » Amen.

 

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