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dimanche 16 juin 2024

Du blé, de la moutarde, un cèdre et des cieux

 


16 JUIN 2024 - 11ème dimanche du Temps Ordinaire B

https://www.aelf.org/2024-06-16/romain/messe 

Lectures de la messe

Première lecture« Je relève l’arbre renversé »Ez 17, 22-24

PsaumeIl est bon, Seigneur, de te rendre grâce !91 (92), 2-3, 13-14,...

Deuxième lecture« Que nous demeurions dans ce corps ou en dehors, notre ambition, c’es...2 Co 5, 6-10

Évangile« C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit...

Quelques éléments sur les lectures

Saint Marc nous propose deux paraboles du Seigneur pour nous expliquer ce qu’est la croissance du Royaume, la venue du règne de Dieu. Qu’est-ce que le mot de règne évoque pour nous ? Celui d’une société bien organisée où tout fonctionne dans l’harmonie, où chacun a sa place et contribue à la croissance de l’ensemble, elle paraît vouloir s’étendre à l’infini en conquérant de nouveaux espaces.

La première parabole donne l’exemple du grain de blé qui grandit on ne sait comment jusqu’à produire un bel épi. Aujourd’hui, dans le contexte des connaissances de nos agronomes, si nous admirons la poésie de cette comparaison, peut-être avons-nous quelques interrogations face à ce tableau. Rien ne se passe facilement, surtout dans l’agriculture.

Après le mystère de la croissance de l’épi, l’autre image, celle de la graine de moutarde, se réfère à la petitesse de la graine qui va donner un arbre immense. Tout commence dans l’humilité pour toucher et atteindre le Royaume. Nous reconnaissons sans peine l’idée de la première lecture avec son cèdre. Les cèdres sont des arbres que j’aime beaucoup, on les associe à tout un environnement lumineux. Ils touchent les cieux, leur odeur embaumait toute la montagne du Liban, ils ont servi à la construction du temple. On dit que dans une vallée de la montagne du Liban, trois ont mille ans et dix de plus de mille ans. A Genève, nous en avons parmi les plus vieux d’Europe qui ont vu passer Napoléon. Le thème du réchauffement climatique paraît vouloir nous les amener.

Mais ce n’est pas notre sujet, nous avons une piste connue dans la littérature chrétienne sur la cité d’en-haut et celle d’en-bas, avec Saint Augustin et sa célèbre cité de Dieu. Il a mis 13 ans à la composer pour répondre aux questions que se posaient les gens après le sac de Rome, la ville éternelle, en 410. Éternelle, elle ne l’était pas comme on l’avait longtemps pensé, et c’est l’Eglise qui lui a permis de perdures. Il s’agit d’un cité spirituelle à construire et cette cité c’est l’Église. Où trouver récemment la mention de ce règne et de ce Royaume de Dieu ? Dans les Actes du Concile Vatican II et dans Lumen Gentium d’abord. Par exemple dans cette phrase : « L’Église, qui est le règne de Dieu déjà mystérieusement présent, opère dans le monde, par la vertu de Dieu, sa croissance visible. » Et encore dans celle-ci qui contient une citation de notre Evangile : « Ce Royaume brille aux yeux des hommes dans la parole, les œuvres et la présence du Christ. La parole du Seigneur est en effet comparée à une semence qu’on sème dans un champ (Mc 4, 14) : ceux qui l’écoutent avec foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ (Lc 12, 32) ont accueilli le Royaume lui-même ; puis, par sa propre vertu, la semence germe et croît jusqu’au temps de la moisson (cf. Mc 4, 26-29). » 

L’Eglise a toujours eu beaucoup de peine à une certaine époque de se distancer de l’exercice d’un pouvoir temporel pour se protéger et répandre son message et le Royaume. Cela sous certains aspects peut se comprendre, il est nécessaire de disposer d’un minimum de moyens matériels.

Mais il se construit avant tout par la parole reçue en nous et vécue, c’est-à-dire par une adhésion personnelle, par la charité vécue, par l’amour de Dieu et du prochain, à la suite du Seigneur lui-même. Il vient vivre en nous et avec nous pour que son Royaume s’y établisse. Nous utiliserions volontiers d’autres images plus techniques que les images bibliques, aujourd’hui, pour exprimer cette croissance du Royaume, mais ce n’est pas l’image qui est vraiment importante, c’est le lieu de croissance, le cœur de l’homme, de tous les hommes.

Notre évêque a adressé un message aux agents pastoraux dans lequel il fait remarquer que nous passons à une autre étape de l’annonce de l’Évangile que l’a été le Synode 72, pour ceux qui l’on connue. Nous sommes essoufflés et nous ne pouvons plus nous contenter de vivre sur de vieux souvenirs historiques et pastoraux. Il nous dit ceci : « Ce qui me semble le plus important, à relever, c’est que croire en Dieu ne va plus du tout de soi! Pour toujours plus de gens, la question de la foi et de la religion ne se pose même plus. » Dans sa lettre pastorale il nous invitait à la conversion intitulée « Se convertir ». Il s'agit de me détourner non seulement de la culpabilité, des dysfonctionnements, des insuffisances, mais de prendre un  nouveau départ. Il y donne 4 points dont nous verrons tous plus tard les développements. Mais il est certain qu’il ne s’agit pas seulement d’un changement de peau ou de déguisement, ou d’une mue. C’est le Christ qui doit croître en nous et dans son Église.

Nous pourrions peut-être nous dire que prenant de l’âge, étant malades, nous pourrions en rester à ce que nous avons toujours connu. C’est vrai que cela demande de plus en plus d’efforts. Il paraît parfois plus simple de regarder de vieux feuilletons télés que nous connaissons par cœur, Colombo, ou quelques cascades de Belmondo et autres. Aujourd’hui ça n’est plus que du numérique avec des prises de vues d’acteurs intégrées dans des catastrophes virtuelles et accélérées.

Le Christ et l’annonce du Royaume c’est du vrai. Alors pour coller à la réalité utilisons ce moyen qui nous reste celui de la prière du cœur à cœur avec Jésus et Marie. La marche vers le Royaume passe d’abord par la rencontre avec lui dans notre cœur. L’Église a d’abord besoin d’un cœur comme dit sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et vous  êtes ce cœur. Amen.


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