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dimanche 2 juin 2024

La main guérie. Dimanche : restauration de l'amitié entre Dieu et l'homme







2 JUIN 2024 - 9ème Dimanche du Temps Ordinaire — Année B

Suisse |

Lectures de la messe

Première lecture« Tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte »5, 12-15

Psaume Criez de joie pour Dieu, notre force.80 (81), 3-4, 5-6ab,...

Deuxième lecture« La vie de Jésus est manifestée dans notre corps »4, 6-11

Évangile« Le Fils de l’homme est maître, même du sabbat »

« Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. » Jésus dit à l’homme : « Étends la main. » Qui d’autre que le Fils de l’Homme peut agir ainsi ?

Chers frères et sœurs,

Les lectures de ce 9ème dimanche du temps ordinaire viennent nous donner le sens du jour du Seigneur. Il n’est plus seulement le jour du repos de Dieu que nous assimilons parfois au samedi saint. Le Seigneur est descendu lui-même habiter le lieu où demeuraient ceux qui n’étaient pas en en communion avec lui. Il y est descendu pour briser les portes de l’absence de Dieu et délivrer de leur solitude ceux qui habitaient ces lieux de demi-vie. Il est l’époux de l’humanité qui vient à sa rencontre et lui tend la main. La communion avec Dieu et sa vie est rétablie par-delà la mort et ses représentations que ce soit dans la pensée d’Israël ou de la Grèce antique. Il vient les introduire dans ce fameux huitième jour où il nous établira tous un jour. Le dimanche, le jour de la résurrection vient éclairer toute la vie humaine et donner un sens nouveau à toute la création.

Le dimanche est le jour de la victoire de Jésus sur la mort par sa résurrection. Il change l’ordre des choses et vient nous faire dépasser notre temps. Le dimanche, « c'est la Pâque de la semaine, jour où l'on célèbre la victoire du Christ sur le péché et sur la mort, l'accomplissement de la première création en sa personne et le début de la « création nouvelle » (cf. 2 Co 5,17). » La résurrection de Jésus « est un événement merveilleux qui ne se détache pas seulement d'une manière absolument unique dans l'histoire des hommes, mais qui se place au centre du mystère du temps. » Ce bouleversement, ceux qui contestent l’attitude de Jésus ne peuvent pas le comprendre. Il ne va pas seulement changer le calendrier religieux traditionnel, modifier une date parmi d’autres, voulue de Dieu, mais il va en quelque sorte le dépasser. Il s’agit d’un jour de libération : « J’ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ; ses mains ont déposé le fardeau. Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé. »

Les gardes du tombeau n’ont pas pu empêcher la résurrection de Jésus, pas plus que les gardiens de l’ancien ordre des choses et de la tradition. Jésus vient nous libérer non seulement d’une manière de faire, mais de limites et nous donner une autre manière d’être avec lui. Pourquoi ces pharisiens n’ont-ils pas pu le reconnaître ? C’est un des mystères du passage de Dieu dans nos vies et de la manière dont nous parvenons à le reconnaître ou non. Jésus leur donne des signes, parmi eux celui de la guérison de cet homme à la main paralysée et atrophiée. La main de Jésus rejoint celle de cet homme. J’ai à l’esprit la main de Dieu qui approche celle d’Adam dans la grande fresque de Michel-Ange au Vatican, pour lui donner la vie. Il vient inviter ce malade à partager le pain de sa table, le pain de l’eucharistie. Il vient lui rendre la vie. L’eucharistie est plus que les pains de proposition dans le temple. La main de Jésus est celle de la toute-puissance divine qui guérit et donne à cet homme de pouvoir accéder au pain de vie. Le Seigneur vient l’inviter à construire un monde plus juste er fraternel, habité par l’amour de Dieu. Nous avons tout à l’heure entendu que Dieu a dit : Du milieu des ténèbres brillera la lumière. Elle a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. » Dieu a brillé dans le cœur de cet homme, il vient briller dans les nôtres, même si nous sommes des vases d’argiles, aussi fragiles que le Seigneur l’a été en venant parmi nous : « Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, mais tu m’as formé un corps. » « j’ai dit : Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre. »

« Toujours nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps. »

Nous avons besoin de nos mains pour toucher la main secourable de Dieu et prendre ce pain de vie. Il nous donne la force de suivre Jésus dans sa mort et sa résurrection, il est le pain de la vie et le pain de l’amour de Dieu. Le pain de la Trinité.

Dans un très beau texte sur le sacrement de l’Eucharistie « Sacramentum caritatis », Benoît XVI disait ceci : « Dans l'Eucharistie se révèle le dessein d'amour qui guide toute l'histoire du salut (cf. Ep 1, 10; 3, 8-11). En elle, le Dieu Trinité, qui en lui-même est amour (cf. 1 Jn 4, 7-8), s'engage pleinement avec notre condition humaine. Dans le pain et le vin, sous les apparences desquelles le Christ se donne à nous à l'occasion du repas pascal (cf. Lc 22, 14-20; 1 Co 11, 23-26), c'est la vie divine tout entière qui nous rejoint et qui participe à nous sous la forme du Sacrement. »

Ce mystère célébré particulièrement le dimanche, se développe dans le temps et dans l'espace, mais il les dépasse. Les mots utilisés par l’Église sont très forts : Par le don de lui-même, Jésus a objectivement inauguré le temps eschatologique.

Le dimanche est le premier jour de l’action de Dieu qui vient relever le monde, mais aussi « le huitième jour », qui évoque le commencement du temps et son terme, dans le « siècle à venir ». Selon Saint Basile le dimanche représente aussi le jour vraiment unique qui suivra le temps actuel, le jour infini qui ne connaîtra ni soir ni matin; le dimanche est l'annonce constante de la vie sans fin, qui ranime l'espérance des chrétiens et les encourage sur leur route. Comment ne pas rappeler que le jour de la Pentecôte était un dimanche, premier jour de la huitième semaine après la pâque juive.

Marie de là-haut, nous montre à nous, pèlerins dans le temps, le but eschatologique que le sacrement de l'Eucharistie nous fait goûter dès maintenant. L’eschatologie, c’est le temps dépassé, le temps de la vraie vie avec Dieu et en lui. La rencontre est toute proche et d’une certaine manière presque réalisée sous des apparences si pauvres et si communes. Comment lui dire non, alors que Jésus est venu nous rejoindre au plus profond de nos misères. Salut reine du ciel , mère de miséricorde. Amen.

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