En pays non-catholique, l'Assomption n'est pas nécessairement célébrée le 15 août, mais reportée au dimanche. Après avoir été au Carmel de Develier à la grotte Saint-Colombe avec les malades et dans le Jura Sud (Grand Chasseral), à Saint Imier et à Corgémont, l'icône est maintenant à Delémont...
L'homélie a fini d'évoluer et de se reconstituer.
Un grand signe apparut dans le ciel : une Femme, ayant le
soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de
douze étoiles.
Chers Frères et Sœurs, chers Amis,
La Prophétie de Marie dans son Magnificat s'est réalisée et continue à le faire.
L'image de l’Apocalypse frappe l’imagination. Qui est
celle-ci qui monte du désert pour entrer dans la lumière ? Qui est
celle-ci qui reflète la lumière du Christ et vient illuminer l’obscurité de nos
nuits ? Qui est celle-ci qui vient nous aspirer vers le ciel ?
Les Pères du Concile Vatican II nous ont laissé un texte magnifique sur la Vierge Marie, que j'aime relire avec vous aujourd'hui, alors que nous célébrons la fête de son Assomption dans la gloire du ciel. À la fin du document sur l'Église, le Concile dit ceci : « Tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l’Église en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du jour du Seigneur (cf. 2 P 3, 10), elle brille déjà devant le Peuple de Dieu en pèlerinage comme un signe d’espérance assurée et de consolation. (cf. 2 P 3, 10) ». (Lumen gentium, n. 68).
Marie, que le Christ ressuscité a prise avec lui dans la gloire, corps et âme, resplendit comme icône d'espérance pour ses enfants en pèlerinage dans l'histoire. disait Léon XIV hier.
La souffrance et la mort n’ont plus de prise sur Marie. Aujourd’hui
elle s’en va vers les hauteurs pour attirer vers elle tous ses enfants et donner à son Fils des frères et des sœurs.
Qu’avons-nous à faire de l’Assomption de Marie ? Eh bien
tout ! Nous avons tout à recevoir, car elle s’est donnée toute à Dieu, elle
s’est faite notre avocate.
Marie a attendu pour rejoindre son Fils. Pourquoi ? Pour
que l’Eglise née du côté de Jésus puisse faire ses premiers pas. Elle lui a
appris et lui apprend à marcher comme elle a appris à Jésus à marcher. Marie
est Mère du Christ, Mère de l’Eglise et Mère des hommes.
Aujourd’hui « tout comme dans le ciel où elle est déjà
glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l'Église en son,
elle brille déjà comme un signe d'espérance assurée et de consolation pour nous
qui sommes encore en pèlerinage » dit Vatican II. Oui ! Marie est un
grand signe d’espérance pour nous. Aujourd’hui !
Le Christ est ressuscité, alors pourquoi Marie ne serait-elle
pas entrée avec son corps dans la gloire ? Ne fallait-il pas qu’une femme
avec son corps de femme y entre ? Dieu créa l’Homme, Homme et Femme il le
créa et l’élève au plus haut des cieux. A quel âge est-elle partie ? 55,
60, 72 ans… Nul ne le sait exactement. Est-elle morte ? Est-elle entrée
dans la gloire sans passer par là ? Le Pape Pie XII a laissé la question
ouverte à cause d’un enfant.
La mort ne pouvait résulter en elle d’un désordre intime de
son être. Elle est l’Immaculée, celle qui a été préservée dès le commencement
de toute rupture humaine avec Dieu. Tout au contraire la mort ne pourrait venir en elle que du désir d’être conformée à
son Fils. Son corps, dont toutes les fibres n’avaient jamais cessé d’être
présentes à la Vie qui était née d’elle- Son corps en lui une exigence de
résurrection. Ainsi que son âme, en effet, il était tout ordonné à Jésus, dit
Maurice Zundel.
Marie est toute centrée sur le Mystère du Christ, elle a vécu
au plus profond d’elle-même sa passion. On
ne parle pas de martyre, de mort violente de Marie, parce qu’elle est morte au
pied de la croix. L’idée est la même avec saint Jean. Il est le seul des
Apôtres à ne pas être martyr. Il est bon
de nous le rappeler : Marie a participé intiment à ce qu’a vécu son Fils. Elle
est présente aujourd’hui à ce qu’il vit dans son corps qui est l’Eglise. C’est
le mystère de la compassion qui va plus loin que l’empathie contemporaine, si
importante. Marie ne nous regarde pas à une certaine distance, en distribuant
quelques miracles de temps à autres. Elle est avec nous sur les chemins de nos
vies et de de nos familles, dans nos difficultés et nos joies comme elle
l’était auprès de Jésus et de Joseph, auprès de l’Eglise naissante. La gloire
de Marie, ça n’est pas un état de contemplation distante et souriante. C’est
une plus grande proximité avec nous, en Dieu. Elle est Mère du Christ et Mère
des Hommes, Mère de l’Eglise. Méditer sur l’Assomption de Marie, c’est mettre
notre tête et notre cœur dans les cieux,
c’est nourrir notre espérance. L’espérance passe par la méditation des mystères
glorieux du rosaire… Pour les anciens c’est particulièrement important.
Face à la tentation de nous conduire en invités suspicieux du banquet du Royaume il faut oser y prendre
place. Nous ne sommes pas des pique-assiettes, mais des invités, plus encore, des
fils et des filles de Dieu. Il faut oser inviter à la table du Seigneur. Nous
sommes invités avec Marie à revêtir notre habit de noces, le Christ ressuscité,
à revêtir notre corps de gloire, notre corps de ressuscité. Comment faire en
sorte alors que ce signe lumineux d'espérance soit mieux perçu par nous tous et
par la société d'aujourd'hui? Benoît XVI disait : « Aujourd'hui, il y
a des personnes qui vivent comme si
elles ne devaient jamais mourir ou comme si tout devait finir avec la mort;
certains agissent en pensant que l'homme est l'unique artisan de leur destin,
comme si Dieu n'existait pas, en arrivant parfois même à nier qu'il y ait une
place pour Lui dans notre monde. Seule l'ouverture au mystère de Dieu, qui est
Amour, peut étancher la soif de vérité et de bonheur de notre cœur ! Nous
devons aimer comme lui. » L’urgence n’est-elle pas de mettre la lumière de
l’amour dans notre cœur ?
L’Assomption de Marie est un grand signe d’espérance pour
nous tous, pour chacun de nous lorsque nous sentons dans son corps que le temps
passe, avec l’âge, la maladie, les difficultés. Demandons ensemble la grâce de
pouvoir apporter de la consolation et un peu de lumière autour de nous avec
Marie en nous aimant les uns les autres. Elle est avec nous ! Nous sommes « programmés »
par notre baptême, avant tout pour ressusciter avec le Christ et à entrer dans
la gloire avec Marie !
Nous te saluons, ô toi
Notre Dame Marie Vierge Sainte que drape
le soleil
Couronnée d'étoiles, la lune est sous tes pas En toi nous est donnée, l'aurore du salut.
Amen
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire