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dimanche 7 décembre 2025

« Espère dans le Seigneur, car il est bon ; ton espérance ne peut défaillir si elle est fondée sur la miséricorde de Dieu. »

 


7 déc. 2025

 2ème Dimanche de l'Avent (semaine II du Psautier) — Année A

 
 
Lectures de la messe


Chers Amis,

Vous savez que nous arrivons à la fin du  Jubilé de l’espérance. C’est le mot qu’employait saint Paul dans son épître tout à l’heure : « que grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l’espérance. » Lorsque nous arrivons en fin d’année, je ne sais pas si c’est votre cas, je n’apprécie pas particulièrement le manque de lumière et nous cherchons tous plus ou moins à nous encourager et à en trouver. Le prophète Isaïe cherchait à le faire, alors qu’il y avait la guerre aux portes d’Israël et des menaces d’invasions, c’est le contexte de la première lecture. Nous la lisons à la lumière de Noël et de la naissance de Jésus 800 ans après. Pour nous, plus de 2800 ans après, c’est un véritable carotage historique. Elle était l’annonce d’une paix paradisiaque.

Mais voilà que Jean-Baptiste, dans l’Evangile, se met à crier dans son désert et les gens vont l’écouter. Il ne les ménage pas. Est-ce que vous iriez écouter un sermon exprès pour vous faire passer personnellement un savon ? Certains disent que ça fait du bien de temps à autre, mais Jean-Baptiste y va tout de même fort : « Engeance de vipères ! » « La cognée est au pied de l’arbre… » etc… La venue du Seigneur qu’il annonce ce n’est pas une berceuse du genre « Il est né le divin enfant. » Il s’agit pourtant de son cousin. Il dit que « la paille brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Je ne sais pas s’il criait déjà très fort dans son berceau Jean-Baptiste. Mais avant il reconnaissait et annonçait le Christ par ses bonds nous dit l’hymne acathiste à Marie : Chez Elisabeth, Lorsqu'il reconnut la salutation de Marie,  l’enfant se réjouit aussitôt, bondissant d’allégresse comme pour chanter. Il paraît que le larynx des bébés est configuré pour donner l’alerte, ça n’est pas leur faute. Ce sont des lanceurs d’alerte…

Maurice Zundel que nous apprécions tous, cite fréquemment François Mauriac et un de ses ouvrages le nœud de vipères. Il dit qu’en chacun de nous, un nœud de vipères est prêt à mordre. Or, qu’a voulu faire Jésus ? Zundel poursuit : « Le Christ a saisi notre humanité jusqu’en ses racines et il vient nous apprendre que nous avons à devenir Dieu. Dieu s’est fait homme afin que l’homme devienne dieu. » C’est une conversion totale.

Nous fêtons chaque année la naissance, la mort et la résurrection de Jésus. En lisant l’Ecriture de manière littérale, elle ne paraît pas avoir eu les effets que nous aurions attendu. Le Seigneur est né, il est ressuscité et il nous a tout laissé… Mais pour nous prendre un jour avec lui.  Pour nous faire devenir comme Dieu, des fils de Dieu. Il ne s’agit pas simplement d’avoir assez de soleil, d’eau, de terre, de nourriture, même de santé et pourtant il en faut. Il s’agit de parcourir un chemin spirituel pour devenir comme lui et avec lui. C’est la libération qu’il annonce.

Un auteur très ancien, Ambroise de Milan que nous fêtons aujourd’hui, c’est très vieux (le 4ème siècle) disait : « Espère dans le Seigneur, car il est bon ; ton espérance ne peut défaillir si elle est fondée sur la miséricorde de Dieu. (Cf Com. Ps. 118)» Voilà quelque chose d’intéressant. Seulement 300 ans après la mort et la résurrection de Jésus, nous avons là une confirmation de ce qu’avaient compris les premiers chrétiens. Leur vie avait autant d’importance que la nôtre. (Arrivés à un certain âge, nous ne pouvons plus nous prévaloir de nos connaissances, mais nous n’en demeurons pas moins importants). Nous avons une dignité commune qui doit être respectée.  Il nous restera toujours aussi une capacité d’émerveillement et de participation à la joie des autres. J’aime beaucoup méditer sur la présence des anciens dans les Evangiles de l’enfance du Seigneur… Il y a le vieux Zacharie grognon et qui a tout vu, il ne veut pas croire à l’annonce de l’ange et il rit sous cape. Mais il change et s’émerveille, il retrouve la vue. Il y a la vieille Elisabeth avec son Jean-Baptiste qui s’agite déjà en elle. Elle prophétise et reconnaît Marie et Jésus. Plus tard, ce seront Anne et Syméon… Tous les deux auront encore cette capacité d’émerveillement et seront capable de reconnaître Jésus le Messie.

Vous avez certainement vu à la télévision ou ailleurs, que le pape Léon est allé au Liban, un pays qui m’est cher. Il est un des derniers à avoir encore une importante population chrétienne au Moyen-Orient.  Le pape Léon a visité un hôpital là-bas il a parlé aux malades et a remercié aussi le personnel de l’hôpital :  « Ce qui se vit en ce lieu est une exhortation pour tous ; pour votre terre, mais aussi pour l’humanité tout entière : nous ne pouvons pas oublier les plus fragiles, nous ne pouvons pas imaginer une société qui court à toute vitesse en s’accrochant aux faux mythes de bien-être, et en ignorant les nombreuses situations de pauvreté et de fragilité. »

Maurice Zundel aimait également beaucoup le Liban. Il a fait en particulier des conférences chez des franciscaines dans un petit village de ce pays. Il y a posé cette question sur laquelle je voudrais rester avec vous  aujourd’hui :  « Quel est mon Dieu ? Quel est mon Dieu ? Quel visage a pour moi mon Dieu ? Comment est-ce que je Le retrouve et dans quelle mesure est-Il pour moi vraiment la Vie de ma vie ? Et nous aurons l’occasion de nous apercevoir combien nous sommes tous tentés de nous faire un Dieu à notre image. » Que Notre-Dame de l’espérance continue à nous aider et à nous encourager tous à le reconnaître en son Fils. Amen.