Rechercher dans ce blog

dimanche 21 mai 2017

L'Eglise un orphelinat?

L'Eglise n'est pas un orphelinat, et le Christ ne nous laisse pas orphelins, mais il nous faut prier pour tous les orphelins de chez nous et d'ailleurs. Source de l'image.

21 MAI 2017 - 6ème Dimanche de Pâques — Année A

Lectures de la messe
Première lecture« Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit S...Ac 8, 5-8.14-17
PsaumeTerre entière, acclame Dieu,
chante le Seigneur !
Alléluia !Ps 65 (66), 1-3a, 4-...
Deuxième lecture« Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a reçu la vie...1 P 3, 15-18
Évangile« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur »


Frères et Sœurs,
Jésus dans notre Evangile prépare ses Apôtres à son départ. Le contexte est celui de la dernière Cène, mais il s’applique naturellement à cet autre départ qu’est l’Ascension que nous célébrerons Jeudi prochain.
Le Seigneur va monter au ciel parce que sa mission s’achève, et pour que l’Esprit-Saint puisse commencer la sienne. Vous aurez certainement retenu au cours de ces années passées ensemble, que seuls le Fils et l’Esprit reçoivent dans la Trinité une mission. C’est le Père qui envoie.
Le nom du nouvel envoyé, de celui qui est à l’œuvre paraît bien curieux. Il est le défenseur. Le texte grec utilise le mot de paraclet qui a passé dans la langue française, mais on l’entend, il est vrai moins fréquemment. Il signifie : aide, protecteur, intercesseur, consolateur, on peut encore dire avocat.
Son usage nous porte immédiatement à penser que les temps vont être difficiles. Le Seigneur ne cache pas à ses apôtres la vérité, il leur annonce en quelque sorte qu’ils vont être orphelins, même s’ils ne le resteront pas. Qui a vécu ce type de situation étant jeune, comprend la dureté de ses conséquences. Lorsque des parents s’en vont dans le grand âge, cela fait toujours mal au cœur, même si la nature suit son cours. On devrait être prêt, mais l’est-on toujours et peut-on vraiment l’être sans une aide.
Ce qu’il y a de curieux, à ce moment, c’est ce sentiment perceptible de Jésus qui fait comprendre en quelque sorte, qu’ils ne sont pas encore prêts, qu’ils ne sont pas mûrs pour une séparation qui dans notre esprit s’accorde avec autonomie. En est-ce une ? Pour être debout dans le Christ une aide n’est-elle pas nécessaire ? Le choc de la passion a été violent, ils ont vu Jésus ressuscité, mais manifestement, un peu comme des oiseaux tombés du nid que les parents mettent en sécurité, ils ne sont pas encore en état de voler ou de marcher seuls. Pourtant, ce sont des hommes qui ont passé l’âge de se faire accompagner à l’école.
Au fait, n’avons-nous pas en chacun de nous une fragilité qui nous invite à ne pas nous montrer présomptueux, mais en quoi ?
Il ne va plus s’agir de le voir vivant, comme ils le voient après sa résurrection, mais de vivre son message et le transmettre. Pourquoi ? Parce qu’il veut nous voir unis à lui-même et à son Père en accomplissant ses commandements… Le vrai critère n’est pas seulement celui d’une contemplation superficielle, mais du véritable amour. « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »
Pour y arriver l’affaire n’est pas mince, tant notre nature a envie de rendre coup pour coup, de se venger ou de fuir par peur des difficultés. C’est à ce moment que nous avons besoin d’une aide qui sort de l’ordinaire.
Nous sommes parfois de fameux tordus, par cupidité, par esthétisme, par désir de puissance, prêts à céder à toutes les passions désordonnées. Nous connaissons nos inclinations à l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, l’impureté, la gourmandise, la paresse, y compris spirituelle…
Comment être témoins du Christ sans aide ?
Que veut-il donc léguer à ses Apôtres ? Il ne leur laisse pas de fortune, pas d’immeubles, ni de meubles, pas de mobilier, pas de liste de produits pour les astiquer, pas de rente, aucun revenu, pas d’assurance-vie qui met du baume au cœur et de la sécurité, pas de rente d’orphelin, pas de cassette bien cachée. Habituellement, lorsqu’il y a succession c’est cela qui intéresse. Lorsque Jésus s’en va, rien de tout cela. Alors quel intérêt ?
Les Evangiles, ce ne sont pas des mémoires à la manière de Napoléon à Sainte Hélène, avec son secrétaire Las Cases… A la différence de ce type de mémoire, les Evangiles, comme toutes les Ecritures, ont un plus qui les rend actifs. Jésus lègue à ses apôtres un trésor, et ce trésor il va le leur faire parvenir et distribuer par un envoyé qui va leur apprendre à l’utiliser. Ce que Jésus veut nous partager à tous c’est l’amour de son Père et la capacité de l’aimer et de se laisser aimer, de vivre avec Lui. Car en effet, qu’y a-t-il de plus précieux que de demeurer toujours avec quelqu’un qu’on aime. Le temps que nous passons sur cette terre va servir à cela.

La charité chrétienne puise à cette source d'amour, qui est Jésus, le Fils de Dieu offert pour nous. La capacité d'aimer comme Dieu aime est offerte à chaque chrétien comme fruit du mystère pascal de mort et de résurrection. L'amour envers Dieu est rendu possible par le don de l'Esprit disait saint Jean-Paul II. Eh bien, préparons-nous à vivre avec Marie et dans son cœur Immaculé ces moments si importants qui nous attendent. Amen.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire