Assomption de la Vierge Marie
Solennité de la Vierge Marie
Première lecture « Une Femme, ayant le soleil pour manteau et la lune sous les pieds » Ap 11, 19a ; 12, 1-6...
Psaume Debout, à la droite du Seigneur,
se tient la reine, toute parée d’or. Ps 44, (45), 11-12a,...
Deuxième lecture « En premier, le Christ ; ensuite, ceux qui lui appartiennent » 1 Co 15, 20-27a
Évangile « Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » Lc
Frères et Sœurs,
Le Magnificat que Marie nous livre au moment de la Visitation
est une prophétie qui se réalise dans cet aujourd’hui qu’est l’Assomption.
Aujourd’hui tout est accompli, Marie entre dans la gloire du ciel :
« Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me
diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son
nom ! » Aujourd’hui, « Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours
Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps
à la gloire céleste. » Pie XII proclama cette règle de foi le 1er
novembre 1950, mais c’est aujourd’hui. (On en voit une reproduction
filmée en couleur sur la toile.)
Nous ne pouvons que nous réjouir de pouvoir célébrer ainsi
Notre-Dame. Vous savez que les orientaux parlent de Dormition, ils tiennent au
fait que fait Marie soit morte, à l’imitation de son Fils et ressuscitée comme
lui pour être emportée corps et âme dans la gloire. Pie XII avait voulu laisser
ouverte la possibilité que Marie ait été emportée directement dans la Gloire
sans passer par l’étape de la mort corporelle. N’ayant été touchée d’aucune
manière par le péché, elle est l’Immaculée Conception en raison d’un privilège
propre, elle pouvait ne pas mourir, puisque selon la tradition la mort est la
conséquence du péché des origines.
Jean Damascène fin 7ème
début 8ème siècle conclut ainsi une de ses homélies sur le
mystère de Marie entrant dans la gloire :
-
« Il fallait que celle
qui dans l'enfantement avait gardé intacte sa virginité, conservât son corps
sans corruption, même après sa mort.
-
Il fallait que celle qui
avait porté petit enfant son Créateur dans son sein, vécût dans les tabernacles
divins.
-
Il fallait que l'épouse que
le Père s'était choisie vînt habiter au ciel la demeure nuptiale.
-
II fallait que celle qui
avait contemplé son Fils en Croix et reçu alors au coeur le glaive de douleur
qui l'avait épargnée dans son enfantement, le contemplât assis auprès de son
Père.
-
Il fallait que la Mère de
Dieu entrât en possession des biens de son Fils, et fût honorée comme Mère et
servante de Dieu par toute la création. L'héritage passe toujours des parents
aux enfants; ici cependant, pour emprunter l'expression d'un sage, les sources
du fleuve sacré remontent vers leur origine. Car le Fils a soumis à sa mère la
création tout entière. » Quel résumé extraordinaire !
Pourquoi avoir voulu proclamer ce mystère de Marie avec
le dogme de l’Assomption? L’Europe et une partie du monde se relevaient d’une
guerre qui restera pour toujours comme un symbole du mépris absolu de l’homme
détruit scientifiquement. Elle avait coûté la vie à un grand nombre. Il fallait
que tous puissent regarder vers Marie… pour raffermir leur espérance. La femme
aussi allait être bousculée dans sa personnalité. Marie devait être présentée
comme modèle.
Le Fils de Dieu s’était fait homme, était mort et ressuscité
pour entrer dans la gloire avec son humanité. Ne fallait-il pas, par convenance
spirituelle qu’il en soit de même pour une femme ?
Où est Marie ? Le Pape Benoît s’était demandé
dans une de ses homélies qu’est-ce donc que le ciel où est entré Notre-Dame.
Qu’est-ce que ce ciel mentionné dans la définition ? Est-ce qu’il nous
concerne ? Par ce terme, dit-il, nous voulons affirmer que Dieu ne nous
abandonne pas même dans la mort et au-delà de celle-ci, mais qu’il a une place
pour nous et qu’il nous donne l’éternité; nous voulons affirmer qu’en Dieu, il
y a une place pour nous. Nous existons en Dieu dans toute notre réalité, pas
seulement comme un souvenir. Notre sérénité, notre espérance, notre paix se
fondent précisément sur cela: en Dieu, dans sa pensée et dans son amour, ne
survit pas seulement une «ombre» de nous-mêmes, mais en Lui, dans son amour
créateur, nous sommes gardés et introduits avec toute notre vie, avec tout
notre être dans l’éternité. C’est son Amour qui vainc la mort et nous donne
l’éternité, et c’est cet amour que nous appelons «ciel»: Dieu est si grand
qu’il a une place également pour nous. Ce n’est pas un dû, mais un don.
Que fait Marie au ciel ? Saint Jean-Paul II et
le concile Vatican II nous l’ont rappelé : «Après son Assomption au ciel,
son rôle dans le salut ne s'interrompt pas: par son intercession répétée, elle
continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel». Elle
intercède et prie pour nous, pour l’Église, et pour le monde, comme elle avait
commencé de le faire à Cana en Galilée. Marie est avec nous. «Son amour
maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n'est pas
achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu'à ce
qu'ils parviennent à la patrie bienheureuse». (Redemptoris
Mater.)
Son manteau est là pour les protéger… Le moyen-âge qui
aimait faire référence à Notre-Dame a nommé une fleur « manteau de la
Vierge ». Il est si grand qu’il recouvre tout et s’étend partout où il y a
une personne humaine.
Que demander à Marie aujourd’hui ? Les motifs de
prières sont innombrables… Nous lui demandons tous les jours de nous préparer
une place auprès de son Fils et auprès d’elle, lorsque nous disons notre
chapelet. C’est fondamental. Nous lui confions nos familles, ceux que nous aimons,
nos paroisses aussi. Du plus petit qui est le plus important au plus grand sans
lequel rien ne va plus. Qu’est Marie pour nous ? Notre Mère, celle qui
nous précède en chemin… Mais aussi pour user de la terminologie actuelle, en
quelque sorte notre assurance-vie éternelle, une sorte de garantie. Elle nous
dit : tout ce que mon Fils vous a dit est vrai. Ecoutez-le dans les
Ecritures, prenez avec confiance le pain de la vie éternelle. Amen.
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