Ce fut la plus jeune qui demanda la tête de Jean sur un plat.
Quelques éléments :
Dans la première lecture, le Seigneur invite Jérémie à
mettre sa ceinture et à se lever pour partir au combat de la vérité. On en a de
toutes sortes dans l’Ecriture, d’étoffe ou de cuir… Jérémie ailleurs s’en était
acheté une précieuse et l’avait laissé pourrir sur les bords de l’Euphrate, symbole
du respect de l’alliance au contact des nations. Ici, c’est plutôt une allusion
à la ceinture du guerrier qui part à la guerre spirituelle avec pour toute
arme, la parole de Dieu qui est vérité. Jean-Baptiste avait un vêtement de
poils de chameau et une ceinture de cuir autour des reins. Il a été celui qui
préparait les chemins du Seigneur, la voix qui crie dans le désert. Prêcher
dans le désert, est-ce que cela peut porter du fruit ? Les foules venaient
l’écouter, recherchant la parole de Dieu. C’était un temps où les pharisiens
notamment avaient compris après l’occupation grecque l’importance de la
formation des enfants, vrai trésor et mémoire d’Israël. Des écoles commençaient
à se monter. La secte de Kumrân, montre cette estime qu’on avait de la parole
de Dieu. Jean Baptiste a formé par sa parole un bon nombre de disciples pour le
Seigneur… En relisant ses propos avec attention, on est étonné, les premières
fois d’en retrouver littéralement, dans la bouche de Jésus lui-même.
Voilà donc que vient le moment où Jean doit lui laisser totalement
la place. Nous l’avons entendu, il se fait emprisonner par Hérode, sa femme,
n’avait pas apprécié ses reproches à son mariage… L’histoire de l’Eglise nous a
laissé plusieurs exemples des risques encourus, lorsque l’on ose s’aventurer à
quelques critiques sur ces terrains-là. Saint Colomban et Brunehaut, saint John
Fischer qui y laissa la tête à cause d'Anne Boleyn. Terrain délicat donc, en cette
période où Amoris Laetitia est soumis à nos réflexions.
Quel goût curieux aussi que de présenter une tête sur un
plat, le tableau est tellement écœurant que l’événement ne peut qu’être réel.
On le représente sur bon nombre d’icônes, de tableaux et objets d’orfèvrerie. Certains
soutiennent qu’elle est à Amiens, le corps serait à Damas en Syrie.
Mais ce qui me touche particulièrement c’est aussi le
symbolisme de cet mort. Jean a été celui qui annonçait la venue de l’agneau de
Dieu, mais aussi de l’époux, et du roi-messie, époux d’Israël. Quel courage de
défendre l’époux et une épouse légitime, de demander la sainteté… Le Christ
époux de sa seule et unique Église, qu’il voulait sainte et irréprochable.
Demandons au Seigneur ce soir un amour aussi ardent que celui
de Jean. Amen.
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