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dimanche 27 avril 2025

Dimanche de la Miséricorde

 

Le Caravage

 2ème Dimanche de Pâques ou de la Divine Miséricorde (semaine II du Psautier) — Année C

Dimanche prochain  

Lectures de la messe

Longue Intro (assis)

Chers amis, chers frères et sœurs, nous voilà aujourd’hui réunis pour célébrer l’Eucharistie en ce dimanche de l’Octave de Pâques, dimanche de Saint Thomas et de la Divine Miséricorde. Nous devons aussi mentionner le Jubilé des adolescents qui s’achève aujourd’hui. Ils étaient des dizaines de milliers au Vatican ce matin. La via della conziliatione était colorée par une foule immense. Nous intégrons aussi à cette célébration les journées de deuil et de prière pour le pape François, les novemdiales. Nous avons tous été touchés par son départ après nous avoir dit « A Dieu », aurevoir au ciel. La célébration des funérailles a été impressionnante. Même s’il n’y a pas eu de « Santo Subito » romain, comme pour saint Jean-Paul II, ce départ nous marquera. IL Les cardinaux Ré et Parolin ont déjà deux synthèses pleines de sensibilité de son pontificat dans leurs homélies respectives. Il reste à faire la nôtre ces jours, sur ces 12 ans au service de l’Eglise universelle. Nous avons aussi la mission de prier pour que le Seigneur nous donne un successeur qui permette à l’Eglise d’avancer dans ce 21ème siècle. Je me demande si nous ne pourrions pas aussi formuler et exprimer quelques part nos attentes et pas seulement dans le cœur de Dieu. Pour mémoire, saint Jean-Paul II était parti la veille du dimanche de la divine miséricorde. Le Pape François est mon 7ème pape, étant né sous Pie XII. Jean XXIII avait été le premier dont j’ai pu prendre conscience. Ma grand-mère m’avait annoncé son élection alors que j’avais 4 ans. Ma mémoire n’est pas excellente, mais de cela je m’en suis souvenu. Une dame à La Promenade m’a dit qu’elle était née sous Pie XI. Avec les années on se sent devenir de plus en plus une sorte de monument historique. Il faut envisager que le 8ème puisse être le dernier. Comment qualifier le pontificat du Pape François ? J’ai retenu une expression d’un commentateur : Le Pape François a cherché à rendre visible ce qui était caché… D’autres disent le pape du Peuple. Le cardinal Ré a rappelé hier la primauté de l’amour dans la vocation de Pierre. Le Seigneur lui a posé une question sur un sujet qui n’a rien d’un doctorat en théologie. «Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?». Et la réponse de Pierre fut immédiate et sincère : «Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime». Il n’a pas dit qu’il aimait le plus le Seigneur, il a fait preuve d’humilité. Le Seigneur nous prend comme nous sommes.

La Canonisation de Carlo Acutis qui devait avoir lieu aujourd’hui aves le jeunes, a été reportée. Un pape peut-être aura-t-elle lieu en même temps que celle de Pier Giorgio Frassati, le 3 août. Cela dépendra du prochain pape, mais ce sera un beau signe pour les commencements d’un jeune pontificat. Peut-être est-ce parce qu’on a discuté de la mise en cause de l’infaillibilité pontificale dans cet acte. Heureusement, il y en a eu avant les procédures romaines. Pardonnez-moi d’avoir été long, mais les circonstances sont extraordinaires.

Nous allons accueillir la miséricorde du Seigneur avec l’eau qui nous rappellera  notre baptême.

Nous chantons la Gloire de Dieu.

 Homélie

 « Mon Seigneur et mon Dieu ! » « Parce que tu m’as vu, tu crois, dit Jésus. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Nous nous sentons tous, proches de l’Apôtre Thomas lorsque nous vivons des temps d’obscurité. Nous l’envions parfois d’avoir vu le Seigneur Ressuscité.

Chers Frères et Sœurs,

 

Mystérieuse voie que celle du Seigneur. Avant sa Pâque, tous ses contemporains qui le voulaient, pouvaient le voir. Il ne s’agissait pas seulement de le voir, mais déjà de l’aimer et de croire en lui, de croire à ce qu’ils pouvaient pas voir de lui.  Un véritable et profond amour du Seigneur dépendait déjà de la foi en lui. L’amour est la vertu qui met en action la foi, et la miséricorde est la manière concrète dont l’amour se déploie dans le monde, soutenu par l’espérance.

Aimer le Seigneur en Esprit et en Vérité veut dire l’aimer totalement dans toutes ses dimensions humaines et divines. Impossible de dire Seigneur, je t’aime « vraiment » s’il ne s’agit que d’apprécier ses apparences. Les apparences peuvent n’être qu’un masque, ou un jeu d’acteur.

Jésus vient maintenant à la rencontre de ses Apôtres en leur demandant de prendre le chemin de la foi, après avoir vu. Il vient en se laissant voir et reconnaître pour 40 jours. Et durant cet espace de temps, sous cette forme, il ne se laissera voir que par ceux qui ont cru en lui et l’ont aimé, même de manière imparfaite. Il vient guérir l’aveugle qu’est Thomas pour qu’il puisse croire. Pourquoi donc ? Pour annoncer la Bonne Nouvelle. Thomas croit parce qu’il voit ! Par ses Apôtres, le Seigneur nous demande de croire en lui et de l’aimer, soutenus par l’espérance. Ce sont les grands moyens qui nous sont donnés pour le rejoindre et le voir au dernier jour. La foi disparaîtra au profit de la charité. Il n’y aura plus d’espérance, nous n’en aurons plus besoin. L’amour seul restera.

Le Seigneur nous a tracé un chemin à travers ce qu’il a vécu en tant qu’homme jusqu’à  sa Passion et sa Résurrection.  Il l’a fait parce qu’il est le miséricordieux et qu’il nous veut libres. Il ne contraint personne à l’aimer. Il vient panser nos blessures, les guérir, guérir nos yeux et notre cœur. Il vient guérir notre relation avec lui pour que cet amour entre lui et nous demeure pour toujours.

Notre foi nous permet de voir au-delà du visible, de le toucher avec le fond de notre cœur. L’humanité visible du Seigneur n’est plus là, mais il nous demande de regarder nos frères et de le voir en eux. Comment dire, Seigneur je t’aime, alors que je n’aimerais pas celui que je vois, ici et maintenant. Si je ne vois pas le Seigneur maintenant, de mes yeux, il me donne des frères autour de moi. J’aime beaucoup une expression, ce qu’on appelle  le sacrement du frère. Elle nous vient déjà des Pères de l’Eglise.  En voyant mon frère, je vois le Seigneur en lui. La miséricorde est la manière concrète dont l’amour se déploie dans le monde. Nous pouvons toujours atteindre et être atteint, embrassé par le Seigneur par la foi, l’espérance et la charité… Il nous touche et nous le touchons par les 7 sacrements et le sacrement du frère.

La miséricorde a été le thème favori du Pape François, dans la ligne de Saint Jean-Paul II. Nous nous sous souvenons que sa devise a été : « « Miserando atque eligendo ».  « Choisi parce que pardonné », tiré d’une homélie d’un ancien bénédictin, Bède le Vénérable pour la fête de Saint Matthieu.  Le pape François aimait beaucoup le tableau de la conversion de Saint Matthieu à Saint-Louis-des-Français par le Caravage. Que lui demande-t-il maintenant ? Il doit rendre grâce parce qu’il a été choisi et pardonné définitivement. Les documents sur la miséricorde, vous en avez encore le souvenir : Riche en Miséricorde, c’était par saint Jean-Paul II, Miséricorde et misère par le pape François. Avec l’Année Sainte de la Miséricorde, il m’a laissé un souvenir merveilleux, au Vorbourg. Je pense que le Pape François a essayé de nous la faire comprendre   aussi par l’ensemble des thèmes travaillés dans l’Eglise pendant tout son pontificat. Un des traits constants de ses interventions a été de tenter de faire comprendre que personne n’était exclu de la rencontre avec le Seigneur. Il est allé jusqu’aux frontières de ce qui est possible aujourd’hui. Le Seigneur reste le même, hier, aujourd’hui, à jamais. et il veut nous attirer tous à lui par ce grand moyen de l’amour. M’aimes-tu ? m’aimes-tu vraiment ? Il n’y a pas que Pierre à qui cette question, nous pouvons dire chacun, moi aussi.  Je cite encore le Cardinal Parolin ce matin : « La miséricorde nous ramène au cœur de la foi. Elle nous rappelle que la bonne nouvelle de l'Évangile est avant tout la découverte d'être aimé par un Dieu qui a des entrailles de compassion et de tendresse pour chacun de nous, indépendamment de nos mérites. »

Le Pape François a essayé de faire bouger les choses à sa manière et selon sa perception, avec l’aide de l’Esprit-Saint. Le Cardinal Ré hier a dressé de notre pape défunt un portrait plein de finesse. « Avec son vocabulaire caractéristique et son langage riche en images et en métaphores, il a toujours cherché à éclairer les problèmes de notre temps par la sagesse de l’Évangile, en offrant une réponse à la lumière de la foi et en encourageant à vivre en chrétiens les défis et les contradictions de ces années de changements, qu’il aimait qualifier de «changement d’époque».

L’Evangile de la Miséricorde reste le même, mais nous avons à tenter de comprendre ce qu’il nous dit aujourd’hui, ce que nous avons à changer en nous pour mieux répondre à l’appel et à l’envoi de Jésus : « M’aimes-tu ? et bien va où là je t’envoie, que ce soit dans ta famille, vers tes amis ou au loin ». Tout est dépassé après quelques années et transforme en statue de sel ceux qui restent figés dans le passé, même celui des plans pastoraux. Il ne s’agit pas que de modes vestimentaires ou liturgiques.

Le Pape François aimait les homélies brèves, selon ce qu’il nous disait.  Je ne veux donc pas allonger, ce serait peut-être une manière de vous faire lever les yeux vers le ciel.

Il nous a dit un dernier au-revoir et donné un dernier signe pour nos voyages à nous en se rendant à la basilique de Sainte Marie Majeure, auprès de Marie la Mère de Miséricorde. Nous nous confions à elle. Reine du Ciel, Réjouis-toi, le Seigneur est vraiment ressuscité. Alléluia


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