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dimanche 5 mars 2023

Transfiguration

 

5 MARS 2023 -  2ème Dimanche de Carême — Année A
Première lectureVocation d’Abraham, père du peuple de DieuGn 12, 1-4a
Psaume Que ton amour, Seigneur, soit sur nous,
comme notre espoir est en toi !Ps 32 (33), 4-5, 18-...
Deuxième lecture Dieu nous appelle et nous éclaire2 Tm 1, 8b-10
Évangile« Son visage devint brillant comme le soleil »Mt 17, 1-9

Chers Frères et Sœurs,

La lettre du Pape François pour ce Carême avec son commentaire de l’Évangile de la Transfiguration, nous met devant un dilemme. Faut-il simplement la lire ou en faire un commentaire qui compliquerait ce qu’il en dit ? Elle est relativement simple, tout en étant pas la seule interprétation de cet événement extraordinaire. Vous pouvez la lire pour vous à la maison ou même vous la faire lire par un logiciel qui vous convienne, aujourd’hui tout est possible. Nos sœurs en ont déjà pris connaissance.  La Transfiguration du Christ est pour les chrétiens un encouragement avant la Passion, pour les engager à croire en la Résurrection. Ce mystérieux événement eut lieu entre les deux annonces que fit Jésus de sa Passion, mais elle ne les amena apparemment même pas à une plus grande compréhension de ce que Jésus allait accomplir. Sa mort allait être pour eux le scandale des scandales.  A croire qu’elle a eu lieu pour nous.

Ce récit est rapporté par les trois évangiles synoptiques de Matthieu, Marc et Luc. Le pape nous dit qu’il y avait eu un accrochage sérieux en particulier avec Pierre. Le futur pape s’est fait appeler Satan. On ne peut que s’étonner devant la force de l’invective du Seigneur. Mais comment en vouloir à Pierre, si nous prenons la peine de relire nos propres réactions et nos incompréhensions devant les événements durs de nos vies. Il ne voulait pas que le Seigneur meure sur une croix. Ne faisons-nous pas de même devant notre propre souffrance ou celles d’un proche, ou d’innocents. Qui d’entre nous ne souhaiterait en réponse à la guerre en Ukraine, donner une réponse en chars d’assaut, bombes et avions, sans manquer d’envoyer le responsable principal à son jugement dernier. Pierre souhaitait l’avènement d’un libérateur politique. C’est une solution purement humaine, ou plutôt de notre animalité et des modes de réponse accumulés depuis l’avènement de la vie sur terre. Jésus sermonne Pierre, mais il veut essayer d’éveiller une autre réponse de ses trois disciples et leur ouvrir l’esprit.

Pour ce faire, il entreprend une montée au Thabor, un lieu splendide depuis lequel on voit la vallée du Jourdain. Certains disent que son nom serait dérivé de celui de Deborah connue pour être guerrière, belliqueuse et courageuse. Faisons donc honneur aux dames.

Six jours après ses expressions fortes envers Pierre, le Seigneur entreprend donc l’ascension de cette petite montagne de 588 mètres d’altitude, qui est bien difficile à gravir lorsqu’il fait chaud. Même aujourd’hui avec les cars, l’opération n’est pas aisée.

Le pape François dans sa lettre parle de la difficulté de cette montée qu’il qualifie d’expérience ascétique. « Il faut se mettre en chemin, dit-il, un chemin qui monte, qui exige effort, sacrifice, concentration, comme une excursion en montagne. Ces conditions sont également importantes pour le chemin synodal dans lequel nous nous sommes engagés, en tant qu’Église. Il nous sera bon de réfléchir sur cette relation qui existe entre l’ascèse de Carême et l’expérience synodale. »

Le but est une « retraite », et même une expérience spirituelle qui sort de l’ordinaire. Il monte avec 3 disciples qui seront vus comme des colonnes de l’Église. Il s’agit d’un petit nombre. Le pape parlant d’expérience synodale, je ne peux m’empêcher à titre personnel de faire un rapprochement entre les 3 disciples et le petit nombre de réponses qu’il y avait eu lors de la consultation. La réponse a été relativement modeste : 5’400 personnes pour un million de catholiques dans le diocèse de Bâle. Mais Pierre, Jacques et Jean n’étaient en fait que trois. Le temps de retraite se fait avec le Seigneur. C’est lui qui donne la lumière et l’Esprit-Saint qui permet de le voir avec Moïse et Élie. Les trois Apôtres voyaient sans voir ou très mal, et sans comprendre. Moïse et Élie parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Durant cette retraite et après elle, nous ne serons donc pas seuls. Le Seigneur à sa résurrection apparaîtra avec les signes de sa passion inscrits en lui, ils témoigneront de l’accomplissement de ces paroles échangées.

 « A quoi sert la Transfiguration ? »  La réponse ni les fruits n’ont été immédiats. Elle est pour nous aujourd’hui, un encouragement dans notre quotidien, pour croire en la Résurrection. Pour les trois Apôtres, elle a eu lieu entre les deux annonces que fit Jésus de sa Passion, ce qui n’amena même pas à une plus grande compréhension de ce que Jésus allait accomplir. Cet encouragement à quoi leur a-t-il servi alors ? Il n’y a pas de réponse ailleurs que dans la manifestation de la fidélité de Dieu lui-même, dans son choix et son appel. Il a répondu dans sa miséricorde manifestée après sa résurrection. Alors confiance, même si le ressenti n’est pas celui que nous espérerions. Il est fidèle, il est le fidèle. A la transfiguration Pierre Jacques et Jean voient Jésus, Moïse et Élie, la Loi et les prophètes, mais s’ils discutent avec Jésus de sa montée à Jérusalem, et que les trois apôtres ne comprennent pas et ne voient pas aussi bien qu’ils le devraient, ils sont avant tout, vus du Christ et aimés, il nous voit en eux, et avec eux sur la montagne.

Nous allons terminer avec le pape François qui nous propose deux “sentiers” à suivre pour monter avec Jésus et parvenir avec Lui à destination. Ce n’est pas seulement sur cette montagne du Thabor, mais à Jérusalem. « Le premier fait référence à l’impératif que Dieu le Père adresse aux disciples sur le Thabor, alors qu’ils contemplent Jésus transfiguré. La voix venant de la nuée dit : « Écoutez-le » (Mt 17, 5). »  Écouter Jésus dans la Parole de Dieu que l’Église nous offre dans la Liturgie par tous les moyens à disposition, y compris avec l’aide d’internet. Ensuite, « les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : “Relevez-vous et soyez sans crainte”. Voilà la seconde indication pour ce Carême : ne pas se réfugier dans une religiosité faite d’événements extraordinaires, d’expériences suggestives, par peur d’affronter la réalité avec ses efforts quotidiens, ses duretés et ses contradictions. La lumière que Jésus montre aux disciples est une anticipation de la gloire pascale, vers laquelle il faut aller, en le suivant “Lui seul”. Une expérience spirituelle forte n’est pas l’aboutissement du chemin, mais une étape.

Chers frères et sœurs, Que l’Esprit Saint nous fasse vivre ce Carême dans l’ascèse avec Jésus, pour faire l’expérience de sa splendeur divine et, ainsi fortifiés dans la foi, poursuivre ensemble le chemin avec Lui, gloire de son peuple et lumière des nations. Amen.


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