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dimanche 3 décembre 2023

1er Dimanche de l'Avent

 



3 DÉCEMBRE 2023

 dimanche, 1ère Semaine de l'Avent — Année B

Dimanche prochain  

Lectures de la messe

Homélie

« Veillez ! »

Chers Frères et Sœurs,

Durant tout le mois de Novembre nous avons été invités à vivre dans la vigilance le retour annoncé du Seigneur à la fin des temps. A nouveau la liturgie nous demande de veiller ! Veiller, c’est une attitude qui traverse toute l’Écriture. Pouvons-nous y parvenir seuls ? Au jardin des oliviers les Apôtres n’y étaient pas arrivés, même une heure.

Une veille imposée est une torture particulièrement odieuse et insupportable. Il vous suffit de jeter un coup d’œil sur la toile. La méthode ne date pas d’aujourd’hui. Dans un répertoire plus léger, lorsque le sommeil nous surprend, nous pensons peut-être au Cantique des Cantiques : « Je dors mais mon coeur veille... C'est la voix de mon bien-aimé ! Il frappe : " Ouvre-moi, ma soeur, mon amie, ma colombe, mon immaculée. »

Laisser son cœur veiller, n'est-ce pas la solution que nous pouvons apporter à cette invitation du Seigneur ? Comment soigner son cœur, comment lui permettre de veiller ?  La règle de Saint Benoît commence par ces mots : « Écoute ô mon fils, les préceptes de ton Maître, prête-moi l’oreille de ton cœur. » Il se réfère au livre des Proverbes (chapitre 4), qui se poursuit ainsi : « 21 ne les perds pas de vue, garde-les au profond de ton cœur : 22 pour qui les trouve, ils sont la vie, la guérison de son être de chair. Le passage se conclut : 23 Par-dessus tout, veille sur ton cœur, c’est de lui que jaillit la vie. »

Dans le répertoire des analogies, j’ai lu et entendu, que les mamans ont une sorte de 6ème sens pour percevoir quand les bébés commencent à s’agiter, avant la grande alerte bruyante dans la nuit et elles les tranquillisent pour qu’ils puissent se rendormir et ne pas réveiller toute la maison. Voilà aussi un exemple de cœur qui veille et de patience, merci aux mamans. Autre question, n’est-ce pas un nouveau-né qui doit nous réveiller ?

En matière spirituelle, les lampes qui nous sont données dans notre obscurité pour traverser la nuit sont au nombre de deux : Veillez et priez nous dit le Seigneur. Notre portier intérieur, notre cœur est-il apte à attendre et à entendre, à prévoir et à prévenir la venue de celui qui va venir ?

Où trouver la lumière ? Les Mages scrutaient depuis longtemps le ciel dans l’attente de l’étoile. Scrutons-nous le ciel de notre cœur ? N’y voyons-nous que l’obscurité produite par l’hypertrophie de notre moi, sans percevoir aucune lumière? Notre cœur est fait pour aimer. Il attend de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ. Et que faut-il faire ? encore et toujours veiller et prier.

Jésus va venir pauvre parmi les pauvres, un enfant exilé, mais un enfant aimé dans une petite famille aimante.

Vous savez certainement que notre pape François a eu un accroc de santé avec ses pauvres poumons. Il a du être mis sous antibiotique. Mais son message à la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, la Cop 28, a tout de même été publié. Il y manifeste son attention pour les enfants. Ils vont être un peu les rois des fêtes de Noël qui s’annoncent avec les expositions de crèches, et la fête de Saint Nicolas cette semaine. Nous nous réjouissons avec eux, mais le pape François mentionne les enfants pauvres dans un passage de son message :

« Les tentatives de faire retomber la responsabilité sur les nombreux pauvres et sur le nombre de naissances sont particulièrement frappantes. Ce sont des tabous auxquels il faut absolument mettre fin. Ce n’est pas la faute des pauvres puisque près de la moitié du monde la plus pauvre n’est responsable que de 10 % à peine des émissions polluantes, alors que l’écart entre les quelques riches et les nombreux démunis n’a jamais été aussi abyssal. »

Être éveillés et prier. Le sommeil intérieur vient du fait de toujours tourner autour de nous-mêmes et de rester bloqués, enfermés dans sa propre vie avec ses problèmes, ses joies et ses douleurs, mais tourner toujours autour de nous-mêmes, dit ailleurs le pape François. Et cela fatigue, cela ennuie, cela ferme à l’espérance. C’est là que se trouve la racine de la torpeur et de la paresse dont parle l’Evangile. Quand la solitude nous surprend-elle ? Un exemple nous est donné par Saint Charles de Foucauld. Il s’était fait cette réflexion en revenant sur sa jeunesse : « J'étais dans la nuit. Je ne voyais plus Dieu ni les hommes : Il n’y avait plus que moi. » Il avait ensuite fait du service militaire où il avait dilapidé son million, à la manière du jeune homme de la parabole, notamment avec une actrice. Puis il avait trouvé la lumière.

L’Avent nous invite à la vigilance, en regardant hors de nous-mêmes, en élargissant notre esprit et notre cœur pour nous ouvrir aux nécessités de nos frères et au désir d’un monde nouveau. Vers ceux qui souffrent de la faim, de l’injustice, de la guerre de la pauvreté, de toutes les faiblesses humaines, des solitudes des pauvres, des faibles, des abandonnés, nous avons des pistes de lumière à trouver. La venue de Jésus doit apporter chaleur et réconfort. L’Avent est un temps pour cette préparation.

Que la prière soit présente, bien sûr par la méditation des Écritures et l’oraison.  Nous faisons tous les efforts possibles pour créer une atmosphère positive destinée à vivre une lumineuse et belle fête de Noël. Ce n’est pas facile. Prier n’est-ce pas la première manière d’apprêter notre étable intérieur pour accueillir celui qui va venir.  Nous avons le bonheur de célébrer aussi cette semaine, l’Immaculée Conception vous ai-je dit. Prions-la pour conclure : Tu es la Toute Belle, ô Marie ! En toi se trouve la joie parfaite de la vie bienheureuse avec Dieu.  Fais que nous ne perdions pas le sens de notre chemin sur la terre : que la douce lumière de la foi éclaire nos journées, que la force consolante de l’espérance oriente nos pas, que la chaleur contagieuse de l’amour anime notre cœur, que nos yeux à tous restent bien fixés là, en Dieu, où se trouve la vraie joie. Sainte Mère du rédempteur, porte du ciel toujours ouverte, étoile de la mer, viens au secours du peuple qui tombe et qui cherche à se relever. Tu as enfanté, ô merveille, celui qui t’a créée. Tu demeures toujours vierge, accueille le salut de l’ange Gabriel et prends pitié de nous, pécheurs. Amen.


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